La France va développer la culture des betteraves à sucre destinée à la production de carburant
Article lu 14331 fois, depuis sa publication le 28/02/2012 à 16:45:29 (longueur : 3395 caractères)
C’est le moment de parler agriculture, avec le salon éponyme qui se tient en ce moment à Paris.
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Il y a plus de 200 ans, au début des 18 siècles, lorsque Napoléon Bonaparte lança la culture des betteraves sucrières dans le Nord de la France, son objectif était de les substituer aux importations de sucre de cannes, compromises par ses expéditions militaires.
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Il ne pouvait imaginer que le sucre servirait un jour à faire tourner des moteurs de véhicules non tractés par des chevaux.
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Aujourd’hui, l’ère des voitures telle que nous la connaissons depuis il y tout juste 100 ans, touche à sa fin, à la fois à cause de l’épuisement des gisements d’hydrocarbures dont on tire leur carburant et pour supprimer, par nécessité la pollution dégagée par les moteurs actuels, qui menace notre planète.
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La solution qui se dessine, consiste à faire coexister des véhicules à traction électriques et des véhicules roulant aux combustibles liquides , issus de la biomasse et de produits agricoles dont le sucre de cannes, et demain, le sucre de betteraves.
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Le Brésil, le premier producteur mondial de sucre de cannes, a pris une longueur d’avance dans la production de « biocarburants », au point de les fournir à la Communauté européenne, qui se veut exemplaire dans la lutte contre la pollution, à l’origine du réchauffement atmosphérique.
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C’est dans ce contexte favorable que l’industrie française de la betterave manifeste des envies d’expansion.
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Aujourd’hui, elle produit deux millions de tonnes de sucre par an pour les consommateurs français et elle en exporte autant.
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Cette production s’inscrit dans la Politique agricole commune de l’Europe, la PAC, qui protège les agriculteurs européens du secteur, en leur fixant des quotas de production et un prix minimum garanti à la vente.
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La PAC vise la production destinée à la consommation de l’homme et ne concerne pas celle pouvant être absorbée par la production de bio ou d’agrocarburants.
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Pour rendre leur culture compétitive, l’objectif des betteraviers français est d’arriver à développer des variétés de plus en plus riches en sucre, de plus en plus résistantes à la sécheresse et aux coups de froid.
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A cet effet ils doivent mettre au point des espèces assez performantes pour pouvoir rivaliser avec le numéro un mondial le Brésil.
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Or, ils sont sur la bonne voie car la filière a dépassé l’an dernier des records de production vieux de trois décennies, alors que les surfaces cultivables ont rétréci d’un tiers durant cette période.
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Ceci est très important pour l’avenir de la production de ce type de carburant, lorsque l’on évoque la rareté mondiale de terrains agricoles.
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Pour le moment, le principal reproche que l’on fait à cette filière est d’accaparer des produits agricoles destinés à la consommation humaine et de provoquer ainsi des hausses de prix au détriment des consommateurs les plus pauvres.
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Cependant, l’utilisation des terrains agricoles finira par se poser, lorsqu’il s’agira de répondre à la demande croissante de nourriture des pays en forte expansion démographique.
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Un autre problème risque d’être soulevé rapidement par les adversaires des manipulations génétiques, qui aux dires du directeur de la Confédération générale des planteurs de betteraves, Alain Jeanroy ont permis la mise au point des espèces assez performantes pour pouvoir rivaliser justement avec le Brésil.