Le dynamisme démographique de la France ne se dément pas

L'indice conjoncturel de fécondité publié par l'Institut national de la statistique et des études économiques, l'Insee après un léger tassement en 2013, est repassé, en 2014 en dessus du seuil symbolique de deux enfants par femme.

On pouvait craindre un renversement de tendance résultant des mesures de politique familiale prises par le gouvernement, pour rétablir l'équilibre des comptes sociaux, après un passage en 2013, un cran sous la barre des 2 enfants.

Ces mesures n'ont pas eu d'impact en 2014, mais le redressement constaté devra se confirmer cette année, pour effacer toute crainte, alors que la France reste avec l'Irlande, le pays le plus fécond d'Europe.

Pour ces deux pays, le taux de fécondité a été respectivement, en 2014 de 2,01 pour l'Irlande et est revenu à 2 pour la France.

Le taux de fécondité est remonté en même temps à 1,92 pour le Royaume Uni, en venant de relativement bas, de 1,75 en 2004.

Par contre, il est franchement bas en Allemagne, en Italie et en Espagne, où il n'est, respectivement que de 1,43, de 1,38 et de 1,32 en nombre d'enfants par femme, des chiffres très éloignés du renouvellement des générations dans ces trois pays voisins.

La France compte désormais 66,3 millions d'habitants, ce qui en fait le deuxième pays le plus peuplé d'Europe, derrière l'Allemagne et juste devant le Royaume Uni.

En 2014, la France compte environ 300 000 d'habitants de plus qu'en 2013, principalement sur la base du flux naturel de 820 000 naissances moins 556 000 décès.

Les naissances sont restées stables, en revanche, l'année a été marquée par un nombre de décès moindre, de 556 000 contre 572 000 en 2013 ce qui conduit au vieillissement de la population française et explique que l'espérance de vie des Français progresse.

Cette progression, calculée sur 20 ans est de 3,6 ans pour les femmes et de 5,6 ans pour les hommes, d'où le rapprochement de l'espérance de vie entre les deux sexes, alors que, jusqu'à un passé récent, l'espérance de vie des femmes était nettement supérieure à celle des hommes.

Cette évolution est le résultat du rapprochement des modes de vie, explique Marie Reynaud, chef de l'unité des études démographiques et sociales de l'Insee, alors que les hommes font davantage attention à leur santé et que les femmes ont davantage de comportements à risques, comme la consommation d'alcool et de tabac.

Cette évolution a été intégrée dans les dernières tables de mortalité des assureurs vie, servant au calcul des rentes viagères.
Le bilan démographique publié par l'INSEE porte aussi sur les mariages et sur les pacs.

Le nombre de mariages a chuté régulièrement, d'année en année, mais il est en hausse en 2014 par rapport à 2013, avec un total de 241 000 mariages contre 238 000, dopé sans doute par le mariage entre personnes du même sexe.

A Paris, la proportion de mariage entre personnes du même sexe est devenue significative selon les chiffres publiés par la municipalité.

Les mariages entre personnes du même sexe dans la capitale ont représenté 13,48 % des unions et ne sont pas non plus boudés en province, y compris dans les communes de moins de 2 000 habitants.

Par contre, les profils des mariés des mêmes sexes diffèrent de celui des mariés de sexes différents, ils sont plus âgés et l'écart d'âge entre les conjoints est plus important, ce qui semble découler des motivations, plus réfléchies et moins impulsives chez les premiers que chez les seconds.

Par voie de conséquence, le nombre de pacs entre personnes du même sexe a diminué, car le pacs n'ouvre pas les mêmes droits que le mariage, ni le droit à la pension de réversion, ni l'héritage automatique, ou encore le droit d'adopter conjointement un enfant ou d'adopter l'enfant de son conjoint.

Dans ces conditions, les personnes du même sexe préfèrent se marier, depuis qu'ils en ont la possibilité, plutôt que de se pacser, comme le confirment les statistiques.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef