La production des biocarburants est à revoir, pour pouvoir atteindre ses objectifs
Article lu 16350 fois, depuis sa publication le 27/02/2012 à 08:01:32 (longueur : 3263 caractères)
Les biocarburants sont produits, actuellement, en majeure partie à partir de végétaux provenant de la biomasse, provenant de deux filières, celle de l’huile et celle de l’alcool, issues de la production agricole traditionnelle.
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Ils contiennent peu de carbone, ce qui permet, par leur utilisation de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’où leur intérêt en termes de protection de l’environnement.
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En effet, ce sont des carburants de substitution à ceux des filières issues du pétrole en étant destinés à remplacer le gasoil et le kérosène, en sachant qu’ils peuvent être mélangés avec les carburants classiques.
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Certaines stations services distribuent dès à présent du SP- E contenant 10 % de bioéthanol et du superéthanol E 85 contenant jusqu’à 85% de bioéthanol.
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Au Brésil, la majorité des voitures neuves est compatible avec de tels produits, si bien que l’éthanol y dépasse 30% de la consommation de carburants, alors que chez nous, elle reste symbolique.
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Cependant, la partie est loin d’être gagnée car produire des biocarburants coûte cher et leur efficacité environnementale est contestée dans la mesure où leur production consomme beaucoup d’énergie.
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Toutefois, la flambée actuelle des prix du pétrole et les avancées techniques militent en leur faveur en rendent les biocarburants toujours plus attractifs et une production à grande échelle pourrait également faire baisser les coûts.
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Par contre, la modification nécessaire des moteurs et l’adaptation des infrastructures de distribution seront à prendre e en compte.
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Dans ce contexte, l’Union européenne s’est fixé l’objectif d’atteindre le seuil de 10% d’énergie renouvelable dans les transports d’ici 2020, et ce en grande partie grâce à la montée en puissance de la production et de la distribution des biocarburants.
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De son côté, l’Agence internationale de l’énergie, l’AIE, les biocarburants pourront couvrir 27 % des besoins mondiaux dans le domaine des transports en 2050, ce qui valide les prévisions de l’Union européenne.
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Nous en avons terminé avec les aspects positifs, car on ne peut pas faire abstraction du fait que les biocarburants issus de betteraves, d’oléagineux, de céréales ou de sucres entrainent une augmentation, du prix de denrées agricoles alimentaires.
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Ceci se fait au détriment des consommateurs, avec des conséquences particulièrement dramatiques pour les populations les plus pauvres d’Asie et d’Amérique, qui se sont révoltées dans un passé récent.
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Par contre, il faut mettre à part les biocarburants cellulosiques de 2éme génération, fabriqués à partir de déchets agricoles et de résidus de récoltes et d’exploitations forestières qui ne détournent pas les produits agricoles et les terres nécessaires de leur production à leur destination première.
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Il ne s’agit pas de condamner les biocarburants en tant que tels, mais il sera nécessaire de les produire à partir d’autres sources que celles utilisées actuellement.
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Ce qui n’empêche pas la France de fêter et d’honorer en ce moment les biocarburants au Salon de l’Agriculture de Paris, qui vient tout juste d’ouvrir ses portes.
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Il faut savoir qu’actuellement qu’en France, c’est la betterave sucrière qui est principalement utilisée pour la production locale.