Point sur l'IVG en France Article lu 8941 fois, depuis sa publication le 25/02/2014 à 17:59:34 (longueur : 5150 caractères)
L'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) concerne environ 220 000 femmes chaque année en France.
Ce chiffre peut interroger, à l'heure où les solutions contraceptives couvrent l'ensemble des besoins.
De tout temps, les femmes ont eu recours à l'interruption de grossesse, souvent dans des conditions sordides. Tout cela pour ne pas devenir mères, si elles estimaient que le moment n'était pas venu.
Depuis la loi Veil, les IVG bénéficient d'un cadre médical, garant de la santé physique de la femme, mais cela ne suffira jamais à en faire un geste anodin.
Types d'IVG et délais
En France, une grossesse peut être interrompue jusqu'à la 12ème semaine.
Selon son stade d'avancement, il sera possible de procéder à une interruption médicamenteuse ou chirurgicale.
Deux consultations médicales préalables, à une semaine de distance l'une de l'autre, sont obligatoires : elles octroient un délai de réflexion. Ce délai peut être raccourci, si la grossesse est trop avancée.
L'IVG chirurgicale nécessite une hospitalisation d'une douzaine d'heures en moyenne. L'anesthésie peut être locale ou générale.
Elle ne peut être pratiquée au-delà de la 12ème semaine de grossesse révolue.
L'intervention consister à aspirer l'œuf, après avoir procédé à une dilatation du col de l'utérus.
L'IVG médicamenteuse est pratiquée indifféremment en établissement de santé ou en médecine de ville (cabinet d'un praticien, par exemple).
Elle ne peut être envisagée au-delà de la 5ème semaine de grossesse révolue.
Elle se déroule en deux étapes : une première prise médicamenteuse provoquant l'interruption de la grossesse, une seconde pour générer les contractions et l'expulsion de l'embryon.
Une consultation de contrôle est prévue entre le 14ème et le 21ème jour après l'IVG.
Elle est aussi l'occasion d'envisager une contraception adaptée à la patiente.
Qui sont les femmes qui ont recours à l'IVG ?
Les statistiques indiquent qu'aucune tranche d'âge n'est épargnée, en termes de recours à l'IVG, même si celle des 20-24 ans prédomine.
Cela s'explique par la fréquence de leur activité sexuelle et le pic de fertilité maximum qui est le leur.
En revanche, la catégorie socio-professionnelle ne semble pas avoir d'influence.
Quels sont les motifs de recours à l'IVG ?
Chaque recours à l'IVG répond à une histoire individuelle.
Se résoudre à avorter n'est pas un geste dénué d'altruisme, ni d'humanité.
Lors des entretiens, les femmes évoquent :
- un échec de leur contraception,
- des circonstances jugées incompatibles avec l'arrivée d'un enfant (instabilité relationnelle, professionnelle, financière, etc.),
- la peur de perdre le conjoint, qui ne veut pas de l'enfant, ou un conjoint jugé inapte à la paternité,
- une grossesse issue d'un viol,
- des expériences traumatisantes de maternité/parentalité.
Le choix de l'IVG relève donc d'éléments extérieurs (situation sociale, professionnelle, etc.) et d'éléments intrinsèques à la personnalité de la femme, donc du subjectif.
Il appartient à chaque femme de décider de sa capacité à être mère ou pas, en concertation avec le père, lorsque c'est possible.
Vouloir limiter le recours à l'IVG à des critères objectifs et logiques semble irréaliste, même si un cadre médical et juridique doit entourer cette pratique.
Comment les femmes ressentent-elles l'IVG ?
La synthèse de 21 études, effectuée en 2008, reflète la neutralité des effets psychologiques d'une IVG sur le long terme.
Cela ne signifie pas que les femmes sont dénuées de sentiments face à cette situation : la colère et la culpabilité sont souvent présentes, mais sans que cela ne se s'apparente à des troubles psychologiques graves.
Les hommes ont-ils leur mot à dire ?
Qu'il soit conjoint, petit ami ou compagnon d'infortune, seul 1 homme sur 5 accompagne sa partenaire aux consultations pré IVG.
Sa parole pèsera peu face à la décision de la femme enceinte, puisqu'in fine c'est elle qui décidera du devenir de cette grossesse.
L'effacement de la plupart des hommes dans cette situation ne doit pas être assimilé à de la lâcheté. Beaucoup expriment simplement le fait qu'ils se sentent illégitimes à participer à la décision : ce n'est pas leur corps, qui est en cause.
Pour autant, ils ne sont pas indifférents, juste désemparés.
Quelques-uns ne cachent pas qu'ils auraient aimé voir cette grossesse se poursuivre.
Pour en savoir plus, sur FranceMédecin : http://www.riskassur-hebdo.com/actu01/actu_auto.php?adr=3009131308
SOURCES :
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1551.xhtml
http://www.ameli.fr/assures/soins-et-remboursements/combien-serez-vous-rembourse/interruption-volontaire-de-grossesse.php
http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1310-3c.pdf
http://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2006-1-page-65.htm
http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4544139
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