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La France ne pourra pas se passer avant longtemps du nucléaire

La France ne pourra pas se passer avant longtemps du nucléaire

Article lu 43475 fois, depuis sa publication le 24/06/2016 à 07:37:16 (longueur : 5023 caractères)


Aucun pays peut se passer d'électricité pour couvrir ses besoins en énergie et notamment les pays en voie de développement, dès qu'ils accèdent aux technologies avancées.

Dans nos vieux pays les télécoms, l'informatique et maintenant les transports automobiles consomment de plus en plus d'électricité et la France seule est en mesure de couvrir grâce à l'importance de son parc nucléaire, 75 % de ses besoins en électricité.

On peut y ajouter les quelque 12 à 13 % de puissances hydrauliques en provenances de nos barrages, le reste étant produit par les encore très rares énergies renouvelables, qui ne produisent, par définition, que par intermittence.

Il faudra être techniquement en mesure de stocker l'électricité le jour où les énergies renouvelables auront pris le relais des énergies fossiles et où l'on pourra se passer du nucléaire.

Il faudra avoir atteint le zéro carbone à la fin du 21ème siècle, pour la sauvegarde de notre planète.

Les politiques sont passés par là, avec leurs promesses électorales dont le gel de la production nucléaire déjà voté, mais pour le moment, on n'en prend pas le chemin.

Pour nos voisins qui brûlent du charbon, du pétrole et du gaz, la situation est bien plus tendue pour produire l'électricité dont ils ont besoin, car on attend d'eux, dans le cadre de l'accord de Paris sur la protection du climat, leurs engagements de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, d'ici 2025.

Le temps presse, nous nous approchons plus rapidement que prévu du premier seuil de + 1,5 degré, à ne pas franchir, pour éviter de voir submerger les basses terres des îles dans le pacifique.

Le nucléaire fait peur depuis Tchernobyl et cette peur a été relancée par la catastrophe de Fukushima au Japon, mais par quoi le remplacer ?

La France a confié son destin en matière de sécurité nucléaire à la toute puissante Autorité de sûreté nucléaire, l'ASN.

Les visites décennales des réacteurs se déroulent sous son contrôle et à l'issue de ses inspections, c'est l'ASN qui donne ou refuse le feu vert pour poursuivre ou non l'exploitation.

L'ASN est actuellement confrontée aux difficultés rencontrées par EDF à tenir son programme de démantèlement de ses six anciens réacteurs à graphite, qui n'a pas encore commencé, en devant s'achever, selon le programme initial en 2045, dans moins de 30 ans.

Or EDF, veut reporter au début du 22ème siècle la fin du démantellement, en attendant d'en définir de nouvelles modalités techniques, à cause des risques présentés par ceux envisagés initialement.

Il se trouve que l'âge moyen du parc nucléaire français en service est de 30 ans et que 20 réacteurs sur 58 ont actuellement 35 ans ou plus et c'est dans ce contexte qu'EDF va engager plus de 50 milliards d'euros dans le « grand carénage », afin d'allonger de vingt ans la durée d'exploitation de ses centrales, prévue à l'origine pour 30 ans et prolongées à 40 ans dans les années 2000, pour les porter désormais à 60 ans.

En prévoyant le grand carénage de ces 58 réacteurs, EDF ignore en fait le nombre exact de réacteurs à conserver en service à moyen terme, à cause de la décision des pouvoirs publics de ramener la part du nucléaire de 75 % à 50 %, une décision qui implique l'arrêt de plusieurs réacteurs.

Cependant, dans la mesure où les travaux s'étaleront dans le temps, il sera possible d'intégrer en cours de route les décisions des pouvoirs publics, de réduire le parc nucléaire à l'horizon 2025 ou plus tard.

Ce gigantesque plan suscite d'autres interrogations en raison de l'optimisation de certains travaux, son montant questionne la validité du modèle industriel, à l'heure où les énergies vertes montent en puissance.

Le Cap 2030 d'EDF prévoit de s'appuyer sur 50 gigawatts renouvelables contre 28 aujourd'hui, alors que la consommation d'électricité stagne en France, d'où la question : EDF a-t-elle besoin d'un tel effort ?

Cependant, pour l'état-major d'EDF les dépenses engagées seraient rentables car, selon les scénarios de l'Agence internationale de l'énergie, l'AIE, les prix bas de l'électricité, produite à partir du charbon et du gaz, actuellement trop bas, devraient remonter, ce qui rendra le nucléaire plus compétitif.

Cependant, toutes ces incertitudes tombent au mauvais moment où EDF est confronté à plusieurs enjeux sans précédents.

Le groupe doit prendre position sur la construction de deux réacteurs en Grande Bretagne pour un coût de 16 milliards d'euros au moment où les plus grandes incertitudes planent sur la construction de l'EPR de Flamanville et il doit boucler le rachat de la branche réacteurs et services d'Areva.

Pour défendre au maximum la pérennité de ses installations nucléaires, EDF aura beau jeu de défendre son principal atout, « que le nucléaire produit une énergie non carbonée », en symbiose avec le cap fixé par la COP 21 et que son programme de carénage est aussi un levier vers l'emploi, cher au gouvernement.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef



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