Répercussions et considérations du naufrage du Costa Concordia sur le marché des croisières
Article lu 22588 fois, depuis sa publication le 24/02/2012 à 09:41:10 (longueur : 4000 caractères)
Selon les indications fournies par les professionnels des croisières, le naufrage du Costa Concordia n’a pas entrainé de vague d’annulation mais une baisse des réservations de l’ordre de 15%.
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Le naufrage a actuellement un impact sur les réservations en Europe et en Amérique du Nord, à cause de sa couverture médiatique importante, mais n’a pratiquement pas, ou en tout cas, un faible impact en Asie-Pacifique et en Amérique du Sud, où sans être passé inaperçu, les médias en ont nettement moins parlé que chez nous.
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Par contre, les principaux opérateurs signalent que la baisse des réservations aura un impact négatif sur les résultats financiers de l’année, alors que la tendance des réservations était soutenue avant le naufrage.
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Cependant, ils pensent que les clients sont simplement circonspects et que le ralentissement des réservations ne résulte pas d’un traumatisme mais d’un attentisme du marché.
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Ils ne se déclarent pas inquiet pour la poursuite de leur activité, en pensant que la clientèle ne demande qu’à revenir.
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Les professionnels affirment haut et fort que la plupart des observateurs et des passagers potentiels pensent que les croisières maritimes ne présentent pas de risques et que le naufrage du Costa Concordia est du à un concours de circonstances, qui a peu de chances de se reproduire.
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Pour un observateur indépendant, force est de constater que les navires de croisière actuels n’ont plus rien de commun avec les paquebots d’antan, conçus pour faire face aux fortunes de mer.
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Ils ressemblent plus à des porte-conteneurs, chargés à la limite de leur possibilité de navigabilité, rentabilité oblige, sauf qu’il ne s’agit pas de conteneurs que l’on peut, en cas en de danger vider, en avarie commune, par-dessus bord, mais d’un empilage d’étages des cabines destiné à loger les passagers.
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A ce demander, s’ils ont un centre de gravité suffisamment bas ou s’il ne s’agit pas de coquilles qui flottent sur la mer.
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Ces navires de croisière n’ont rien de commun avec les navires de haute mer d’antan, mais ils peuvent aussi avoir à affronter des tempêtes, comme on peut en rencontrer en Méditerranée, l’une de leurs zones privilégiées de navigation des plaisanciers.
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En principe c’est, le cas échéant un mauvais moment à passer, le temps de se mettre à l’abri dans un port.
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L’autre question qui se pose est celle de l’évacuation, de milliers de passagers stressés, dans une mer démontée, en sachant qu’il s’agit moins de sportifs aguerris mais de personnes âgées qui constitue une part non négligeable de la clientèle des croisières, dont un pourcentage de personnes à mobilité réduite.
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Il ne faut pas confondre une évacuation d’urgence dans des conditions extrêmes avec l’exercice obligatoire où chacun trouve son gilet de sauvetage et le canot dans lequel il est sensé s’embarquer, sans trop savoir comment.
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Les passagers du Costa Concordia, qui s’est couché sur le flanc à quelques mètres du rivage eu plus de chances que ceux du Titanic, qui a coulé en pleine mer, en pleine nuit et cerné par des icebergs.
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Il faut, en cas de naufrage ou d’incendie en plein mer, pouvoir compter, dans un premier temps, que sur l’équipage, qui ne compte pratiquement pas de marins au sens strict du terme, mais est composé pour l’essentiel de personnel hôtelier.
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Pourtant, se sont eux qui devront, en cas d’évacuation, être en mesure de faire monter les passagers dans les canots de sauvetage, puis faire descendre ceux-ci , sans les faire chavirer jusqu’à la mer, une manœuvre qui ne s’improvise pas, même par temps clair et par mer calme.
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Les navires de croisière devront aussi disposer d’une équipe de lutte contre l’incendie, même s’ils disposent d’extincteurs automatiques et si le les éléments meublants sont ignifugés, car il y a forcément des points faibles à protéger.
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Pour bien faire, il faudrait que l’équipage soit constitué de marins secouristes, formé accessoirement au service hôtelier, alors que c’est plutôt l’inverse.