La production actuelle des biocarburants, une bonne mauvaise idée
Article lu 14914 fois, depuis sa publication le 24/01/2012 à 17:30:20 (longueur : 1940 caractères)
Le producteurs français de biocarburants reprochent aux pouvoirs publics de ne pas respecter les décisions retenues à lors du Grenelle de l’environnement d’atteindre en 2010 un taux d’utilisation de 7% de carburants d’origine renouvelable dans les transports.
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Disons à leur décharge que le projet français s’inscrit dans le cadre de la politique de l’Union européenne, qui table sur un taux d’utilisation de ces carburants qui est de 20% d’ici 2020.
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Or, les biocarburants dont il est question n’ont rien de biologique car, en fait, il s’agit uniquement d’agrocarburants produits à partir de betteraves, de colza ou encore de tournesol.
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Il est vrai qu’en 2012, malgré la politique d’aide à ces agrocarburants, ceux-ci ne couvrent que 6% de la consommation, faute d’en trouver dans les stations services.
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Un représentant de la Confédération des producteurs des betteraves, la CGB, l’une des parties prenante, Nicolas Rialland, accuse les distributeurs d’essence et fabricants de freiner les pieds « pour développer des moteurs et des points de vente, alors que nous avons le potentiel agricole pour que ça devienne une de nos grandes forces ».
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Si c’est aujourd’hui encore le cas, il faudra penser à demain, alors que du fait de la croissance démocratique, la demande alimentaire mondiale devrait doubler d’ici 2050.
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Le problème qui se pose n’est pas seulement la suffisance de terrains agricoles pour faire face à cette demande, mais plus encore la possibilité couvrir les besoins en eau, indispensable à l’agriculture qui absorbe 95% de l’eau douce disponible.
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Dans ces conditions, il semble difficile de produire, à la longue, des agrocarburants à partir de céréales et autres végétaux détournés de l’alimentation humaine.
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La filière des agrocarburants n’est pas condamnée pour autant, dans la mesure où ses tenants développeront d’autres sources d’approvisionnement qui celles indispensables à l’alimentation humaine.