L'assurance vie est redevenue l'instrument d'épargne préféré des Français
Article lu 28847 fois, depuis sa publication le 23/05/2014 à 08:00:39 (longueur : 4443 caractères)
L'assurance-vie représente plus de 50 % du stock de l'épargne financière des ménages Français, dont 85 % sont placée en fonds en euros, dans des contrats placés à 100 % en euros ou sur le compartiments en euros, des contrats en unités de compte.
Disons d'emblée, qu'elle doit cette faveur aux avantages fiscaux exclusifs qui lui restent attachés, malgré les prélèvements de taxes sur les revenus, qui en limitent les rendements.
Les Français sont peu enclins à opter pour des produits à risques et l'assurance vie rime depuis toujours avec les fonds en francs, transformés à l'occasion du passage à l'euro en fonds en euros.
C'est eux qui ont fait, à l'époque de l'assurance vie, l'épargne préférée des Français, à cause de son statut fiscal avantageux, toujours très apprécié.
La possibilité, avec la création des contrats en unités de compte, d'introduire dans son épargne la quasi-totalité des placements financiers au sein d'un contrat d'assurance vie multisupports, des actions française et étrangères, des obligations et de l'immobilier, a crée un doute dans l'esprit des épargnants, attachés à la sécurité offerte par les contrats en euros.
Ils ont craint, à un moment donné de voir leurs contrats devenir, dans l'esprit des assureurs, des contrats de seconde zone, relevant du passé, alors qu'il n'en est rien, car les fonds placés sur ceux-ci, représentent toujours, comme déjà dit avec les compartiments en euros, 85 % de l'épargne accumulée.
Une autre crainte est venues des plans d'épargne pour la retraite qui, en fin de compte, manque de souplesse par rapport à l'assurance vie.
Cependant, il faut reconnaître que les compartiments spéculatifs gagnent du terrain, sur les placements en euros, car leur titulaires, généralement de nouveau épargnants dynamiques, ont compris ,que ces contrats leur permettent de spéculer en bourse et dans l'immobilier, tout en bénéficiant de la fiscalité de l'assurance vie.
Cette évolution a été confortée par la baisse continue des taux longs, depuis 1980 qui a donné naissance à un paradigme nouveau, des taux longs et bas, qui pénalisent les épargnants, victimes par ailleurs de la pression fiscale accrue.
Aujourd'hui, pour s'enrichir dans la durée, il faut pouvoir prendre des risques et s'affranchir des fonds en euros, minorés de l'inflation et des prélèvements sociaux sans parler des épargnants assujettis à l'ISF.
Ce n'est pas à la portée de l'épargnant qui n'a qu'un horizon de placement court devant lui.
C'est le cas des épargnants qui atteignent l'âge de la retraite et qui depuis le milieu des années 1970 ont compris qu'ils doivent épargner pour se constituer un complément de revenu de remplacement, une fois à le retaite, en raison de l'effondrement programmé des pensions servies par tous régimes confondus.
Ils ont bien fait, car le régime fiscal leur permet d'effectuer des prélèvements réguliers sur leur épargne d'assurance vie, ayant au mois 8 ans d'ancienneté, pour partie en franchise d'impôts sur le revenu et, au-delà, à un taux réduit.
Ceux qui ont encore de longues années d'activité devant eux, peuvent, dans le cadre de l'assurance vie, faire évoluer, au gré des circonstances, leur détention d'actifs spéculatifs, en procédant à des arbitrages périodiques.
Au plan fiscal, il existe un risque de requalification, pour ceux qui multiplient les arbitrages, au delà de ce qui correspond à la gestion raisonnable d'une assurance vie en unités de compte.
En cas de spéculations excessives, ils risquent de se voir contesté, par les services fiscaux, le bénéfice du régime fiscal de l'assurance vie.
Les assureurs, qui en ont l'expérience, leur indiqueront les limites, à ne pas dépasser, à cet égard.
Quand à la limite à la détention d'assurance-vie dans le patrimoine, la doctrine administrative exclut explicitement toute limitation de principe à celle-ci.
Cependant, il faut faire attention au risque d'abus de droit, dans l'hypothèse d'une souscription, à une date proche de la mort de l'assuré.
Ce même risque existe aussi, lorsque des héritiers réservataires se sentent lésés par des clauses bénéficiaires, jouant en leur défaveur.
En conclusion, une assurance vie bien administrée constitue toujours un outil de gestion du patrimoine personnel de tout résident français, désireux de consommer lui-même son épargne ou de la transmettre, en tout ou en partie , à ses héritiers ou, à des bénéficiers de son choix.