Les Français auront à faire face au réchauffement climatique
Article lu 31148 fois, depuis sa publication le 23/01/2015 à 07:38:50 (longueur : 4307 caractères)
La température moyenne de l'année 2014 était la plus élevée jamais enregistrée en France, cependant sans pic de chaleur, ni canicule comme, celle en 2003.
La France n'est pas une exception car au niveau mondial, les quatorze dernières années sont toutes dans le top 15 des années les plus chaudes jamais enregistrées.
Dans la mesure où les experts s'accordent, à 95 %, à dire que cette situation résulte des activités humaines, déclenchées depuis le début de l'ère industrielle, nous sommes tributaires des décisions qui devront, à tout prix, être prises, avant la fin de l'année à l'occasion de l'ultime conférence sur le climat, à Paris, concernant la limitation des émissions de gaz à effet de serre et le soutien financier indispensable, à apporter aux pays en voie de développement.
Malheureusement, les résultats de la Conférence sur le climat, de Lima au Pérou, qui s'est tenue fin 2014, pour préparer celle de 2015 en ont déçu plus d'un, ce qui fait que tout reste à faire, pour arriver à un accord, cette année.
Pour Mary Robinson, envoyée spéciale de l'ONU pour le climat, les gouvernements ont fait le strict minimum pour garder le processus de négociation multilatéral en vie, mais pas assez pour convaincre que le monde est prêt à adopter un accord sur le climat ambitieux, équitable et légalement contraignant.
Cet échec, est un de plus depuis Copenhague, et il est considéré comme suffisamment grave par les ONG, en démontrant une fois de plus les difficultés que rencontre le processus onusien à progresser vers un accord à 195 pays au point de les conduire à relativiser les conséquences d'un échec en décembre 2015, à Paris.
Nous aussi, en France, nous devons nous y préparer, tout en faisant l'impossible pour faire réussir la conférence de Paris, en tant que pays hôte, en sachant qu'elle sera présidée par notre ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui aura un rôle important à jouer, pour en assurer le succès.
Pour ce qui est de la limitation des émissions de gaz effet de serre à compter de 2020 et de ne pas les faciliter ailleurs, il faudra notamment convaincre les Etats Unis de ne plus inonder le marché d'huile de schiste bon marché et le Canada de pétrole extrait des schistes bitumineux de l'Alberta.
L'Australie qui est assise sur une montagne de charbon devra limiter ses exportations, qui servent à faire tourner des centrales thermiques un peu partout dans le monde et de limiter elle-même l'usage de ses propres centrales, qui font de ses habitants, les plus grands émetteurs de CO2, par habitant de la planète.
Il y a la Chine qui produit 85 % de son électricité en faisant tourner des centrales thermiques au charbon.
En Europe, il y a le cas de la Pologne et de l'Allemagne, grands consommateurs de charbon et ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres, plus faciles à énumérer qu'à régler.
Malheureusement, il n'est même pas certain que les mesures préconisées par les experts de l'ONU, qui n'ont pas la moindre expérience en la matière permettront de limiter la hausse moyenne des températures à 2 degrés, mais ce n'est pas une raison d'y renoncer.
Le second point délicat est celui de réunir chaque année, dans la conjoncture actuelle, les 100 milliards de dollars jugés nécessaires par l'ONU, au soutien des Etats en voie de développement, dans le cadre du Fond vert pour le climat, créé à cet effet en 2009.
Il est sous-entendu que les Etats industriels, dont la France, auront à financer, chacun en ce qui le concerne, les mesures à prendre, pour réparer les dégâts climatiques et pour faciliter la vie à ses propres habitants.
Pour le moment, en France, les assureurs, qui en ont la charge, comptabilisent les indemnités versées aux victimes des événements naturels, qui ne comprennent pas les dommages très importants, aux cultures.
Par ailleurs l'Etat, les collectivités locales et les établissements publics prennent en compte la remise en état des infrastructures dont ils ont la charge et que les contribuables et les usagers devront payer.
Des plans de prévention, de protection et de survie devront être conçus, exécutés et financés, à la lumière de l'expérience qui s'acquerra.
Ca sera aux pouvoirs publics de réunir les moyens nécessaires et de nous y préparer.
Erik Kauf
Rédacteur en Chef