Les animaux en contact avec l'homme sont des êtres vivants doués de sensibilité
Article lu 28317 fois, depuis sa publication le 22/12/2016 à 14:08:35 (longueur : 5826 caractères)
C'est sur ce fondement éthique, que tout humain normalement doté, peut constater par lui-même, en vivant avec ou près d'animaux de compagnies ou, simplement en les observant, que le Code civil a, enfin, été réformé.
En 1804, au moment de la rédaction du Code civil, sous les auspices de Napoléon Bonaparte, les biens possédés par l'homme se divisaient en meubles et en immeubles et les animaux faisaient partie de la première catégorie.
Depuis 2015, on reconnaît à l'animal la qualité « d'être vivant doué de sensibilité » ce qui n'est qu'un début et qui est loin d'être une fin.
La question animale est présente dans les débats de société et s'inscrit dans le débat politique des prochaines échéances électorales, ce qui a déjà donné lieu à la création d'un « parti animalier » le 14 novembre dernier, dont les chevaux de bataille sont la réforme de l'élevage, de l'abattage et l'expérimentation sur les animaux.
Pour ce qui est de l'élevage et l'abattage, il lui suffit de se référer aux vidéos chocs réalisées par l'association 1214 qui se passent de commentaires, pour comprendre ce qui reste à faire.
L'expérimentation sur les animaux en médecine mérite une autre approche.
Ce parti nouvellement crée demande la création d'un Ministère de la protection animale tandis qu'un groupe d'intellectuels réclame à ce titre un secrétariat d'Etat.
Face à ces initiatives des voix se sont fait entendre pour prendre le contre-pied de cette tendance, un « philosophe » dénonce la perspective d'un droit des animaux comme » une caricature grotesque des droits de l'homme » ou encore un député qui invite à « établir des garde-fous afin que les préoccupations pour le bien-être animal ne puissent prendre le pas sur les libertés et droits de l'homme ».
On sait bien que la liberté des unes cesse là où commence la liberté des autres, mais il ne s'agit pas de placer les humains et les animaux sur un pied d'égalité.
Certes, au regard des avancées de la science, la cause est entendue, les animaux sont des êtres sensibles, capables de souffrir, doués d'intelligence, d'émotions et parfois de culture et même s'il leur manque la parole, ils cherchent et arrivent de se faire entendre de ceux qui s'intéressent à eux.
Il suffit de les observer pour s'en rendre compte, en tenant compte des différences de niveau qui les distinguent et que l'on constate aussi dans un groupe d'humains.
On dit souvent qu'un animal domestique reflète l'image de son maître et on constate aussi la même chose chez les humains, entre parents et enfants.
Le sort des animaux a évolué en fonction de leur utilisation par l'homme, pour son usage, pour se nourrir et se vêtir, pour les utiliser comme moyen de déplacement, de transport et de loisir.
En principe, il n'y a pas de mal à cela, à condition de respecter leur vie et leur bien-être.
Alors que dans le passé, les hommes se nourrissaient de la chasse et de la pêche en considérant les animaux comme un don de la nature, ils se sont tournés vers l'élevage lorsque les ressources naturelles ont commencé par s'épuiser, comme ils développent depuis peu la pisciculture pour faire face au manque de poissons sauvage, à commencer par l'élevage massif de saumons.
Ils ont trouvé commode de monter à cheval pour se déplacer et pour faire la guerre, de se servir d'eux comme d'animaux de trait, après avoir inventé la roue, et pour tirer la charrue comme animaux de labour, ce qui relève aujourd'hui du passé.
Par contre l'homme a imaginé les sports équestres qui prennent de l'ampleur et les corridas, aujourd'hui sur le déclin.
En Egypte, le chat était un dieu avant de devenir, comme le chien un animal de compagnie.
Pendant ce temps, des philosophes comme Platon et Aristote ont ébauché sur la nature humaine des théories comme celle où le genre des animés se divise en trois catégories essentiellement distinctes, l'animal, l'homme et le dieu.
Laissons les philosophes d'antan à leurs pensées et tournons-nous vers une époque, plus près de la nôtre, celle de Victor Hugo, d'Emile Zola et de bien d'autres, où la défense des animaux allait de pair avec celle des femmes, des enfants et des pauvres.
La loi du 22 mars 1850, dite loi Grammont en est une des conséquences, c'était la première loi pénale destinée à protéger les animaux domestiques contre les mauvais traitements.
Cette loi a été soutenue par Victor Schœlcher, qui a fait abolir l'esclavage et pour qui la défense des animaux, loin de s'y opposer procède au contraire d'un humanisme élargi.
Aujourd'hui, la question animale est présente dans les débats de société et le champ politique au risque, pour certains d'oublier les libertés et les droits de l'homme, alors que le monde est confronté à d'autres problèmes, résultant du changement climatique auquel il faut s'adapter.
Nous avons besoin d'eau, d'énergie et de nourriture pour 7 milliards d'humains, dans la perspective de passer à 10 milliards, si toutefois les conditions de vie sur Terre le permettent, ce qui n'est pas garanti.
Pour la nourriture, nous sommes tributaires du sol et de la mer, que l'homme doit préserver au mieux de ses moyens et de ses besoins.
Espérons que nous aurons encore longtemps des animaux de compagnie, pour notre plaisir.
Quant à la nourriture, nous aurons des arbitrages à faire entre la consommation directe de produits de la terre et leur transformation, pour partie, en produits carnés, en sachant d'ores et déjà que l'élevage de bovins ne sera plus, à bref délai, à notre portée.
Nous avons des enseignements à tirer des conditions d'élevage et d'abattage actuelles des volailles, des porcs et des autres animaux de ferme pour leur assurer une existence et une fin de vie, exempt de stress.
Erik Kauf
Rédacteur en Chef