Le train futuriste ultra-rapide est encore sur la planche à dessin

Le dernier projet en date est une navette de 2,7 mètres de circonférence, circulant dans un tube basse pression, à une vitesse de 300 à 1 100 km/h.

Tel que présenté à Lille, lors du forum mondial pour une économie responsable, il s'agit d'un nouveau moyen de transport à la fois simple, peu gourmand en énergie et abordable.

Beaucoup d'inventeurs et d'entrepreneurs se sont cassés les dents sur ce type de projet depuis plus d'un siècle, en présentant des projets similaires.

Aucun projet n'a émergé jusqu'à présent et a dépassé la planche à dessin, généralement faute de financement.

Cependant, dans la Silicon Valley tout est possible et deux start-up ont été créées pour mettre en oeuvre « Hypertoop », le nom donné à cette navette, la première étant celle de Dirk Ahborn.

Ce concept a été dévoilé à l'été 2013 par Elton Musk, le créateur de Tesla et de Spanex, qui a depuis levé 80 millions de dollars, pour développer son premier poste d'essais.

Il fait travailler une cinquantaine d'ingénieurs et espère tester son produit en 2016.

Dirk Ahlborn, qui pour l'épauler a créé Hyperloop Technologie (HT), n'a pas encore levé d'argent et n'entend pas le faire dans l'immédiat.

HT fonctionne avec une vingtaine de permanents, dont quatre salariés, alors qu'aux Etats-Unis, en Chine et en Europe, quelque 450 ingénieurs, architectes, économistes, artistes, acousticiens et autres, donnent une dizaine d'heures par semaine pour développer en collaboration et à distance, le projet.

Il est précisé, qu'en étant des salariés de la Nasa, d'Airbus, de Boeing, de Google ou de Microsoft, il leur sera offert des stock-options en échange de leur participation.

Les 450 ingénieurs sont répartis dans quarante-trois équipes dont chacune a les responsabilités d'un aspect du projet, qu'elle doit développer, ainsi, sur la navette, il y a une trentaine de personnes.

A cela, s'ajoute des coopérations avec des entreprises comme le suisse Oerlikon, un spécialiste des popes à vide ou EACUM, un groupe d'ingénieurs et de construction.

Ces deux entreprises vont particulièrement travailler sur le premier projet commercial, un circuit de 8 km à Quay Valley, une nouvelle ville durable en gestation en Californie.

Dirk Ahlborn explique « Nous devons démontrer que cela fonctionne avant de proposer le concept en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. »

Ce type de concept pourrait non seulement les intéresser, mais aussi il peut être mis en oeuvre plus facilement qu'un système de transport public, dans un pays déjà saturé, nécessitant de surcroît la mise en la place d'un système en site propre.

A Quay Valley, en Californie, pour la première réalisation, le budget prévu est de 150 millions de dollars pour transporter 10 millions de passagers par an, sur 8 kilomètres, soit 18,78 millions de dollars le km, semble faramineux, comparable au coût d'une ligne de TGV en France, alors que ce n'est qu'un tube sur quelques pylônes.

Il sera possible de faire circuler une capsule toutes les 30 secondes alors que la fréquence la plus rapide entre deux rames de métro est de 100 secondes et que la durée du freinage serait de 3 à 4 secondes.

D'après le projet en cours de développement, l'énergie pour mouvoir les capsules sera récupérée au freinage de la capsule, en étant produite par des éoliennes, des panneaux solaires ainsi que par des systèmes de géothermie, comme cela devrait être le cas dans le projet Quay Valley, un projet de ville durable.

Par contre, les précisions manquent concernant les données techniques relatives à la propulsion des capsules, leurs procédures d'arrêt ou encore les problèmes physiques de déplacement.

Ce sont des questions confidentielles répond-on, de quoi rendre les observateurs plus sceptiques sur la bonne fin du projet.

Dans la présentation qui en est faite, il est question de relier San-Francisco à Los Angeles ou New-York à Washington en 30 minutes, pour concurrencer l'avion, alors que les données techniques communiquées distances entre deux capsules et temps de freinage, semblent être orientées vers des transports urbains.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef