Feuille de route pour la gestion stratégique des risques (Pr Jean-Paul Louisot)

« L'essence de la gestion du risque consiste à maximiser les domaines où nous avons un certain contrôle sur le résultat tout en minimisant les domaines où nous n'avons absolument aucun contrôle sur le résultat. » (Peter L. Bernstein)

Le titre retenu pas FERMA pour l'édition 2023 du Séminaire Ferma reflète l'évolution de la gestion des risques au cours des deux dernières années au vu du niveau d'incertitude et de complexité du monde de l'après pandémie où la guerre en Ukraine et maintenant les évènements de Palestine ont mis à jour l'importance des risques géopolitiques. C'est bien la résilience sociétale, organisationnelle et individuelle qui est au cœur de la nouvelle dimension de la gestion des risques qui a littéralement explosé depuis la pandémie et imposé aux risk-managers pour demeurer pertinents d'acquérir un bonne compréhension des enjeux stratégiques et le langage pour en parler devant les dirigeants, membres de la C'suite ou administrateurs.

Si des événements extérieurs ont permis définitivement au risk-management d'échapper à un simple exercice de conformité, il n'en reste pas moins qu'il n'était pas indispensable de forger un nouveau nom alors que l'entreprise-wide risk management (ERM) exigeait déjà un approche à tous les niveaux de décision stratégique, tactique, et opérationnel même si le chemin vers la maturité était encore loin dans de nombreux organismes. Toutefois, la qualification Rimap proposée par FERMA depuis quelques années est déjà fortement orientée vers une gestion visant à l'optimisation de l'atteinte des objectifs au milieu des incertitudes comme y invite au demeurant la définition du mot risque de l'ISO 31000 qui vise bien à prendre en compte menaces et opportunités dans le cadre d'uns stratégie de moyen et long terme.

Anvers est devenue un rendez-vous bien connu de la communauté européenne de la gestion des risques et, un peu comme Deauville pour l'AMRAE, on sent que les participants ont leurs habitudes dans un site qui offre hôtel, restaurants et autres lieux de détente dans un rayon très court autour de la gare centrale. Le séminaire a fait le plein avec plus de trois cents inscrits et très peu d'absents au rendez-vous, moins de 50 badges sont restés sur le tableau.

Si la population reste très largement masculine les femmes ont été particulièrement mises à l'honneur à la fois dans les récompenses et pour leurs efforts dans la préparation du séminaire, seuls deux hommes étaient présents au milieu de dix femmes. Le fait le plus marquant est sans aucun doute le rajeunissement des participants. S'il n'y a pas d'étudiants pour le séminaire, les professionnels trentenaires et jeunes quadra étaient nombreux ce qui montre que la profession sait attirer des talents sans doute en grand partie du fait de sa visibilité et de sont inclusion de plus en plus nécessaire et pertinente dans les stratégies des organismes de toute nature.

Pour le président sortant : « Le thème de notre séminaire de cette année met en lumière que pour vraiment montrer notre valeur ajoutée à nos entreprises, nous devons comprendre notre point de vue sur les c'suites et être en mesure de leur expliquer la fonction de risque et son apport. »

Alors que les mandats des présidents se terminaient lors d'un Forum, le changement de calendrier lors de la Pandémie a fait que, désormais, les « investitures » se tiendront lors du séminaire et c'est donc le lundi 16 octobre lors du dîner de gala de remises des récompenses que Dirk Wegener a passé le relais à Charlotte Hedemark pour son premier mandat de deux ans.

Avant d'introniser Charlotte, Dirk Wegener a conclu son mandat de quatre ans en tant que président en concentrant son discours sur les progrès considérables réalisés par FERMA au cours de cette période pour renforcer sa visibilité au niveau de l'UE, renforcer son réseau, et rehausser le profil de la gestion des risques : « FERMA est devenu beaucoup plus percutant et efficace dans son travail de plaidoyer. J'aimerais remercier nos membres de leur participation active à nos comités et groupes de travail. Cela renforce notre expertise et la valeur que nous apportons, toutes deux reconnues par les institutions européennes. »

Il a également profité de l'occasion pour remercier les partenaires de FERMA dans le secteur de l'assurance. Soulignant la relation parfois tendue mais de plus en plus collaborative entre la Fédération et le secteur de l'assurance en ces temps difficiles de crises multiples, il a déclaré : « Nous avons collaboré avec l'industrie de l'assurance sur des questions de réglementation et sur des moyens cruciaux d'appuyer le transfert des risques, et je suis certain que l'ACFI continuera d'accroître le dialogue et de prendre des mesures concrètes sur des questions clés pour les milieux de l'assurance et de la gestion des risques. Nous croyons que nous sommes plus forts ensemble – dans les bons moments et les moments difficiles. »

Il a conclu en soulignant le travail réalisé en commun avec sa vice-présidente : « Je laisse mon rôle de président de la FERMA dans une position solide – et je passe le flambeau à Charlotte, sachant que l'avenir de la FERMA est entre des mains extrêmement compétentes. »

Dans son premier discours aux membres de la FERMA en tant que présidente, Hedemark a souligné les priorités stratégiques de la Fédération pour 2024-2025. Il s'agit notamment d'améliorer les capacités d'intervention de FERMA en faveur de la profession, de renforcer sa position de leadership et d'accroître la valeur de la gestion des risques, et de rendre la Fédération plus agile et dynamique. La nouvelle présidente de FERMA a précisé :
…

Lire la suite de l'étude du Pr Louisot dans le numéro 768 de RiskAssur-hebdo, cliquez ICI