Un projet européen de réforme de la pêche en mer est immédiatement contesté
Article lu 14394 fois, depuis sa publication le 21/07/2011 à 09:10:40 (longueur : 2699 caractères)
La pêche artisanale ou industrielle est une activité à la fois soutenue financièrement et politiquement par les instances européennes et par les états riverains, tout en étant théoriquement réglementée pour éviter l’épuisement des ressources naturelles.
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La pêche joue depuis toujours un rôle important dans l’alimentation des populations mais est de plus en plus relayée par l’élevage, en mesure de fournir aux consommateurs des poisons de qualité, à des prix attractifs.
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L’Union européenne participe aux instances internationales qui siègent régulièrement pour établir et attribuer des quotas de pêche, toujours supérieurs aux recommandations des experts et rarement respectés, sans parler des prises des braconniers qui trouvent toujours preneurs sur les marchés, l’exemple type étant le thon rouge vendu au Japon.
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Le domaine maritime est vaste et impossible à contrôler.
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C’est dans ce contexte que la commissaire européenne en charge de la pêche, Maria Damanaki, a présenté, au nom de la Commission, un projet de réforme radical européen de la pêche.
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La réforme principale porte sur l’attribution des quotas de pêche.
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Il s’agit, à partir de 2013, de ne plus attribuer de quotas de pêche à chaque pays, en charge pour lui de les répartir entre ses pêcheurs, mais d’attribuer directement des quotas individuels navire par navire, avec la possibilité de les céder, en totalité ou pour partie, à des navires de même nationalité.
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La Commission entend ainsi mettre fin au marchandage annuel sur les quotas de pêche qui devraient désormais se conformer strictement, espèce par espèce, aux avis scientifiques sur l’état des ressources.
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Cette mesure, réservée aux navires de plus de 12 mètres et aux chalutiers est censée réduire le nombre de navires, jugé trop important.
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Parallèlement, les primes à la casse, destinée à subventionner les baisses des capacités, instaurées après l’abrogation des subventions accordées, à la modernisation des flottes de pêche, seront à leur tour supprimées.
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Ce système d’attribution des quotas de pêche, dit de concessions, est fermement contesté par la France qui y voit une hypocrisie car personne n’est en mesure de vérifier ce que font les navires une fois en nier.
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Au cabinet du ministre en charge de la pêche, on pense préférable d’élaborer des solutions pêcherie par pêcherie, à négocier avec les professionnels.
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Aujourd’hui, les eaux européennes ne fournissent aux 27 pays membres de la Communauté que six mois d’autonomie, ce qui les conduit, pour satisfaire leurs marchés respectifs, à s’approvisionner ailleurs.
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Quoi qu’il en soit, la pêche se poursuivra tant que les pêcheurs remonteront du poisson dans leurs filets.