La place enviable de la France dans la mise au point des nouvelles technologies médicales

Le dernier exemple en date est la conception et l'implantation par une équipe chirurgicale de l'Hôpital Européen Georges Pompidou de Paris, d'un coeur artificiel autonome, conçu par une entreprise française.

La place occupée par la France dans ce domaine peut surprendre en sachant que les hôpitaux publics sont sous-dotées, par rapport à ceux de pays voisins, notamment en équipements de diagnostics comme les IRM, au point d'imposer aux patients des délais d'attente, qui retardent d'autant le début de leur traitement.

Les techniques médicales sont au carrefour de deux domaines où la France a toujours brillé, la médecine et l'ingénierie médicale, à l'origine de nouveaux produits de pointe, comme le robot Rosa de chirurgie moins invasive, ou encore dans celui des implants chirurgicaux et orthopédiques, explique Bertin Nahum, l'un des chefs d'entreprises concernés.

Une autre activité d'excellence est l'imaginerie médicale, même si tous les hôpitaux, faute de dotations financières suffisantes, comme pour les IRM, n'en profitent pas.

Pendant ce temps, le Lipiodol, créé en 1926 est toujours un produit de contraste de pointe.

Une entreprise française a développé et commercialise un échographe révolutionnaire, tandis qu'un autre produit rencontre un succès parallèle dans la radiographie, une possibilité sans équivalent dans le domaine de l'orthopédie.

Il s'agit de EOS Imaging, capable de fournir aux chirurgiens orthopédistes une image complète du squelette d'un patient en trois dimensions et une position débout.

Ce ne sont que des exemples parmi d'autres.

Si les entreprises innovantes conçoivent leurs innovations en France, la plupart d'entre elles, les construisent aussi en France.

En fabriquant en France, les entreprises innovantes bénéficient d'un outil industriel de bonne qualité et de la proximité entre la recherche, le développement et la production, ce qui est une condition clé pour améliorer sans cesse les produits, affirme l'un de leurs dirigeants, Sacha Loiseau.

Cependant, pour se positionner sur un marché mondial évalué à 200 milliards d'euros, en croissance de 6 % par an, il faudrait pouvoir prendre appui sur un marché intérieur puissant, ce qui, faute de crédits publics, est loin d'être le cas.


Selon Sacha Loiseau, il est difficile de vendre les produits à l'hôpital en France, il n'y a vendu qu'un seul appareil de micro-endoscopie, contre 76 à l'étranger.

L'Etat, par l'intermédiaire de CHU, pourrait être un formidable prescripteur d'innovations, s'il jouait son rôle.

Bertin Nahum s'étonne de son côté, qu'il est plus facile d'obtenir une subvention, qu'une commande.

Les entreprises observent, à cet égard, que le système français ne rémunère pas l'innovation en donnant pour exemple la création d'un implant totalement nouveau offrant un service médical unique, qui a été impossible à valoriser.

Il faut, dans ces cas, se débrouiller pour le rattacher à une catégorie prédéfinie, sans la possibilité d'obtenir un meilleur prix.

Ainsi, un fabricant d'implants pour la colonne vertébrale réalise toute sa marge à l'export.

Pourtant, la France reste un terreau de créativité, mais n'est pas un marché qui permet aux entreprises de prospérer ce qui explique, pour un chef d'entreprise, le rachat ou l'exile de certains de ses concurrents, aux Etats-Unis.

Cependant, il semblerait que les autorités prennent conscience des freins imposés à ce secteur, qui emploi 45 000 salariés et pourrait en employer bien plus.

Plus récemment, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg a affirmé sa volonté de voir les acheteurs publics préférer les produits français et la filière des dispositifs médicaux, qui font partie des 34 plans de reconquête industrielle lancée en 2013.

D'autres révolutions techniques sont en gestation dans le secteur médical, notamment dans le domaine de la vision ou encore dans celui du cardiaux vasculaire où les possibilités d'innovation sont nombreuses pour les jeunes talents.