En matière de soins médicaux, ’un peu’ c'est moins que ’nettement’ et plus que ’pas du tout’ ! Article lu 18247 fois, depuis sa publication le 02/01/2012 à 17:02:26 (longueur : 4555 caractères)
Avez-vous réduit « nettement », « un peu » ou « pas du tout » vos dépenses de soins ces derniers temps ? Faute de moyens, nous indiquent les sondeurs du corps et de l'esprit, 19% des français affirment avoir réduit leurs dépenses de santé. De combien… ? Ainsi, périodiquement certains chroniqueurs et media mettent à leur Une le % intolérable de Français contraints de réduire leurs dépenses de santé ou qui renoncent volontairement aux soins ou les reportent. On peut observer la même situation lorsqu'on interroge les autres patients européens sur leur consommation médicale ou la fréquence de leurs dépenses de santé.
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Pour ce qui nous concerne, un récent sondage, fortement médiatisé, nous informe que, sur fonds de crise, près deux français sur dix se sont trouvés dans cette situation. Loin de vouloir mettre en doute ces % - le CREDOC reconnaît qu'en 30 ans, de 1980 à 2010, la part d'individus déclarant devoir s'imposer des restrictions budgétaires en matière de soins médicaux, est passée de 3% à 13% (*) il peut être légitime, de s'interroger sur l'importance de l'évolution de cette catégorie de Français (+6 points en un an), tout en estimant logique une aggravation de ce taux.
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En effet, présenté sans précaution on peut penser que le phénomène aurait touché 50% de personnes en plus en 2011 (19%) par rapport à 2010 (13% selon le CREDOC). Ce qui est considérable. Au-delà des chiffres dans un domaine où la subjectivité est forte, il importe d'y regarder à deux fois quand 6% des sondés déclarent avoir baissé « nettement » leurs dépenses de soins et 13% « un peu ».
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Qu'entendre (au téléphone) par « avoir baissé UN PEU ses dépenses de santé » ?
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Ces 13% comptent-ils autant que les 6% qui déclarent l'avoir fait « NETTEMENT » ? Pas sûr ! En matière de statistiques 6% + 13% ne font pas forcément 19% !
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Sur le plan général des techniques de sondage, ce mode d'investigation doit interpeller sur les modalités d'administration des interviews par les sondeurs (internet, téléphone, questionnaire papier ou autre) d'une part et plus particulièrement sur les critères qualitatifs de mesure utilisés, d'autre part.
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Vous ai-je convaincu ? Un peu ! Nettement ! Tout à fait ! Si je ne vous ai « pas du tout » persuadé par mes précautions, il ne vous restera plus qu'à demander au sondeur ce qu'il entend par « nettement » ou « un peu » si jamais vous aviez la chance (au sens statistique) de faire partie des 1000 et quelques personnes interrogées… qui ont accepté de donner suite.
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Donat Nobilé, gérant de Transvers Consulting
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(*) Il est bien établi également que l'effet revenu explique les écarts de restriction des dépenses de santé entre les catégories les plus modestes (18% de cette population) et les catégorise aisées (5% et moins) au seuil de revenus mensuels de 3100 euros.
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(**) Paradoxalement ce % est identique à celui de la population sans complémentaire santé. Selon l'Enquête sur la santé et la protection sociale de l'IRDES, 6% de la population de France métropolitaine, soit près de 4 millions de personnes, restent sans complémentaire santé en 2008. Le premier motif de non recours à une complémentaire santé évoqué par les enquêtés est d'ordre financier. Ainsi, parmi les personnes sans complémentaire santé, 46% souhaiteraient en bénéficier mais ne le peuvent pas pour des raisons financières, 22% préfèrent ne pas en bénéficier et payer en cas de besoin et 14% expliquent qu'elles sont prises en charge à 100% par l'Assurance maladie obligatoire. Le motif financier est évoqué plus d'une fois sur deux comme principale raison de non-recours dans les ménages les plus pauvres et une fois sur six dans les ménages les plus riches (Cf. La Lettre de Transvers Consulting N°10 Dossier Mutuelles santé)
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Auteur de :
« Réflexions innovantes en assurance vie et non-vie ». En savoir plus : http://www.riskassur-hebdo.com/reflexions_innovantes.php.
« La Mouche du Coach » aux Editions du Panthéon.
En savoir plus http://www.editions-pantheon.fr/donat-nobile-d-alessandro/contes-et-nouvelles/la-mouche-du-coach.html.
Interview de Donat Nobilé sur Grand Lille TV :
http://www.youtube.com/watch?v=Gw6fvlUCzvQ&feature=youtube_gdata.TsTnq_2ehqc.email
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