Les 17 objectifs du développement durable des Nations Unies

Lors du sommet spécial de l'ONU, tenu avant son Assemblée générale de septembre, les chefs d'Etat et de gouvernement des 193 Etats membres ont adopté solennellement, les 17 objectifs de développement durable, les ODD, qui font suite aux Objectifs du millénaire, les OMD, définis en 2000.

Ce programme, de développement durable à l'horizon 2030, compte parmi ces objectifs, les plus notables l'élimination de la faim dans le monde et le vivre tous en bonne santé.

Alors que les objectifs du millénaire pour le développement, les OMD, qui selon l'ONU ont été atteints, ne concernaient que les pays du Sud, le nouveau programme de développement durable est universel.

Décliné en 17 objectifs et 169 cibles, intégrées et indissociables, il affirme la nécessité d'un changement économique, social et environnemental, qui implique de repenser le financement du développement.

Les besoins sont immenses et le comité intergouvernemental d'experts chargé de préparer le sommet de New York avait estimé que l'élimination de la faim dans le monde coûterait environ 50 milliards de dollars par an.

Par ailleurs, dispenser des soins de santé coûterait 37 milliards de dollars supplémentaires, assurer un enseignement, primaire reviendrait à 42 milliards, plus 66 milliards pour une Sécurité sociale mondiale.

On arrive aussi à une somme total de 193 milliards de dollars qui semble être encore à la portée des Etats membres des Nations Unis, en sachant qu'il s'agit de dons et non pas de financements remboursables, avec intérêts et couverts par une assurance, en cas de non-remboursement.

Cependant, il faudrait, mobiliser entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars pour financer les infrastructures nécessaires à la planète pour construire les réseaux de communication, d'énergie et de transport, à en croire les experts, mais là, il s'agit d'investissements amortissables et producteurs de richesses.

Pour d'autres, plusieurs milliards de dollars par an seraient encore nécessaires pour assurer un développement durable, compatible avec le climat.

On est loin du niveau de financement international, tel que nous l'avons présenté plus haut, avec un total de 193 milliards de dollars, voire les 240 milliards de financement public international annoncé par ailleurs.

Plusieurs institutions financières multilatérales, dont la Banque mondiale, ont résumé en avril 2014, d'une formule spectaculaire les enjeux du financement du développement : iI s'agit de passer « des milliards aux milliers de milliards » mais sans préciser comment y parvenir.

Dans le cadre de la COP 21, on parle d'un fonds vert de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, pour lequel on peine à réunir la première annuité, alors qu'ici, il faudrait plusieurs milliers de milliards de dollars pour assurer le développement durable compatible avec le climat, alors qui croire ?

Pendant ce temps, les organisations non gouvernementales, jugent utile de se fixer des objectifs ambitieux et mesurables pour progresser, à condition d'être réaliste.

La véritable question qui se pose est de savoir, comment venir en aide au milliard de personnes qui vivent toujours avec moins de 1,25 dollar par jour par personne et qui manquent de tout.

C'est à cette situation qu'il faut mettre fin, pour réussir les objectifs du développement durable.

En France « un pays riche », nous avons aussi un problème de niveau de vie à résoudre.

Selon l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, l'ONPES, le revenu minimum pour échapper à l'exclusion est de 1 424 euros par mois pour une personne seule.

La somme de 1 424 euros a été calculée à partir des paniers de biens et de services jugés essentiels par des groupes représentant près de 200 personnes et les situations familiales les plus divers possibles, pour une participation effective à la vie sociale.

Actuellement, 14 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté pure, en France et plus du double, soit 30 % ne disposent pas d'un revenu décent et ne leur qui ne permet pas un choix décent de santé, d'alimentation et de logement.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef