Réforme des retraites, contrats de prévoyance … : comment améliorer le quotidien des proches aidants ?

La réforme des retraites compte élargir les conditions à remplir par les proches aidants pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Une mesure importante qui illustre la nécessité de prendre en compte la situation de ces 9,3 millions de Français, dont certains sont encore en emploi. Pour les accompagner au mieux, d'autres dispositifs existent, comme les contrats de prévoyance.

Quelle retraite pour les aidants ? Ils - mais surtout « elles », car les aidants sont majoritairement (55 %) des aidantes - sont entre 8 et 11 millions en France ; précisément 9,3 millions, d’après les résultats d’une vaste enquête menée par la Drees, le service statistique des ministères sociaux, qui a publié au début du mois de février une étude sur ces Français qui apportent « une aide régulière à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie ». Parmi eux, 5,7 millions apportent une « aide à la vie quotidienne », 6,4 millions un « soutien moral » et 1,3 million une aide financière. Un dévouement admirable, qui ouvre le droit, sous certaines conditions, à la retraite. La réforme en cours prévoit justement d’élargir ces conditions : si celle-ci est adoptée, les personnes aidées pourront être extérieures au cercle familial, habiter dans un lieu différent de leur aidant ou encore, dans le cas des enfants en situation de handicap, souffrir d’un taux d’incapacité inférieur à 80 %.

Neuf aidants sur dix ne perçoivent aucune contrepartie financière

Pour bienvenues qu’elles soient, ces avancées soulignent, plus qu’elles n’améliorent, la précarité et les difficultés du statut d’aidant. Un statut qui est appelé à concerner de plus en plus de personnes, alors que, selon l’INSEE, la France comptera en 2050 plus de 4 millions de séniors en perte d’autonomie (soit 16,4% des individus âgés de 60 ans et plus) : autant de personnes âgées qui auront nécessairement besoin d’être aidées dans leur vie quotidienne. à l’image des mesures contenues dans la réforme des retraites actuellement en discussion, les dispositifs de soutien facilitant la tâche des aidants apparaissent donc plus indispensables que jamais. Car aider un proche diminué par le handicap, la maladie ou le grand âge n’est pas sans impact sur la santé mentale et physique des aidants eux-mêmes. Ainsi, plus de six aidants sur dix (65 %) reconnaissent que leur rôle est difficile, selon une enquête menée par Harris Interactive pour le compte du groupe mutualiste VYV : un tiers d’entre eux mettent en avant la fatigue physique, et la même proportion fait état d’une fatigue psychique.

Enfin, assumer la fonction d’aidant a bien évidemment des répercussions financières importantes. Or neuf aidants sur dix (90 %) ne perçoivent, en dépit de leur engagement, aucune contrepartie financière, alors que près de la moitié d’entre eux (47 %) estiment que l’aide qu’ils apportent représente une véritable charge économique. En d’autres termes, les aidants aident énormément - les personnes fragiles, bien-sûr, mais aussi la société toute entière - mais personne ou presque ne les aide, eux, ou, du moins, ne reconnaît à sa juste valeur leur contribution. Souvent démunis et peu au fait des solutions pourtant pensées pour eux, les aidants peuvent néanmoins puiser dans un certain nombre de ressources, notamment financières, leur permettant de mieux faire face aux aléas de la vie - et donc de continuer d’assumer leur mission en toute sérénité.

La prévoyance, un impensé paradoxal

L’assurance prévoyance fait partie de ce panel de solutions. à la différence d’une mutuelle, qui répond prioritairement aux besoins de remboursement de frais de santé (médecin, traitements médicaux, hospitalisations, lunettes, etc.) en complément de la sécurité sociale, un contrat de prévoyance a pour vocation d’anticiper les accidents de la vie : décès, dépendance ou perte d’autonomie, incapacité provisoire ou définitive de travail, etc. Autrement dit, là où la mutuelle accompagne les démarches quotidiennes et ordinaires de santé, la prévoyance est là pour parer aux risques graves, qui bouleversent des vies et ont souvent un impact durable et très important sur la santé des personnes et leurs ressources financières.

En dépit de l’importance de ces questions, l’ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines) observe que de très nombreux Français se retrouvent chaque année en grande difficulté financière par insuffisance de couverture prévoyance. Ainsi, d’après le Groupe VYV, qui a mis en place un « Observatoire de l’imprévoyance », le montant des prestations de prévoyance non servies par insuffisance de couverture s’élèverait à 15 milliards d’euros par an, dont 1,2 milliard pour l’aidance. Cette initiative, dont l’objectif revendiqué est de souligner les carences en matière de prévoyance, met en lumière ce « paradoxal déni du risque » et la méconnaissance générale qui entoure encore ces sujets pourtant centraux dans la vie de tout un chacun.

Aider les aidants à aider

Alors, comment « aider les aidants à aider », pour paraphraser l’analyse du Groupe VYV ? Le groupe mutualiste propose plusieurs services dédiés, qui prennent en compte les grandes préoccupations des aidants, comme l’épuisement, la préparation psychologique, le choix d’un hébergement adapté ou le maintien à domicile, etc. « Soutenir ses proches est une affaire de coeur, d'aide et d'entraide qui bouscule les équilibres de vie personnelle et professionnelle », relève Stéphane Junique, Président du Groupe VYV, selon qui « accompagner les aidants dans ce geste solidaire du quotidien pour leur permettre de mieux vivre est dans l'ADN mutualiste de notre groupe ». Alors que le nombre d’aidants va mathématiquement croître dans les années à venir, cette solidarité est plus nécessaire que jamais pour leur permettre de remplir leur rôle.