Le burn-out et ses conséquences
Article lu 9858 fois, depuis sa publication le 20/01/2014 à 08:03:49 (longueur : 4878 caractères)
Le burn-out est la conséquence d'un surinvestissement personnel au travail. D'après Securex, acteur majeur de la gestion de capital humain, 57% des français seraient stressés, dans le cadre de leur activité professionnelle.
Le burn-out peut toucher toutes les professions et non pas uniquement les professions médicales, où il fut identifié au début des années 70.
Sans doute en raison de la crise économique, le nombre de cas ne cesse d'augmenter et nécessite d'affiner les prises en charge. Dans l'entreprise ou en dehors, comment peut-on accompagner une personne en situation de burn-out ?
MANIFESTATION ET SYMPTÔMES
L'épuisement au travail s'installe de manière insidieuse. Les plaintes, fréquemment relayées par les personnes touchées, englobent divers symptômes :
- des douleurs généralisées,
- des fonctions cognitives amoindries (problème de concentration, difficulté à prendre des décisions),
- un épuisement physique, des insomnies,
- un épuisement psychique traduit par l'irritabilité, l'estime de soi en baisse, la tristesse, l'anxiété, etc.
CONSÉQUENCES
L'épuisement professionnel affecte profondément la personnalité, le comportement au quotidien. Les conséquences de ces changements se manifestent :
- dans la sphère personnelle et familiale, où les tensions augmentent, les divorces aussi. La personne s'isole et le risque de suicide est loin d'être nul.
- dans la sphère professionnelle, où le burn-out engendre des démissions, en raison de l'insatisfaction chronique qu'il génère. Les fautes professionnelles s'y accentuent en nombre, parfois en gravité.
Le côté relationnel est négligé, voire saboté : c'est une des conséquences de la « dépersonnalisation », laquelle diminue les capacités empathiques de l'individu, pour les remplacer par le cynisme.
AUX SOURCES DU BURN-OUT
Certains individus sont intrinsèquement plus susceptibles que d'autres, de développer ce syndrome.
On y trouve pêle-mêle ceux dont les idéaux de perfection sont inatteignables ; ceux dont l'estime de soi est liée au besoin de reconnaissance professionnelle ; ceux dont la vie est focalisée sur le travail, parce que ce dernier représente un refuge. Le tout étant alimenté par la culpabilité et tenant à plusieurs facteurs : éducation, personnalité, milieu social…
Au niveau du cadre professionnel, les situations menant à une élévation du stress sont parfaitement identifiées.
Il s'agira, par exemple, des activités sollicitant de manière prononcée les capacités psychiques et intellectuelles ; les emplois induisant la prise en charge d'autres personnes ; la culture de performances, avec des objectifs élevés ou irréalisables ; une inadéquation des moyens alloués, face à la charge de travail ; une hiérarchie mal définie, qui engendre des contradictions.
Les procédures de démarches préventives détaillent parfaitement les indicateurs à mettre en place, pour mettre à jour ces situations minées : le taux d'absentéisme, le taux de rotation du personnel, le climat social de l'entreprise et d'autres…
Bien entendu, le risque de burn-out est maximum, s'il y a concomitance des terrains personnels et professionnels, sur une même personne.
PRISE EN CHARGE
La prise en charge d'un burn-out nécessite plusieurs angles d'attaque. À un niveau personnel, la personne doit se rapprocher de son médecin traitant : celui-ci fera en sorte de l'aider à restaurer un équilibre personnel, mis à mal par son investissement professionnel. Cela peut passer par un traitement médicamenteux, une prise en charge psychologique, une hygiène de vie rigoureuse, en termes d'alimentation et d'activité physique.
Quelques entreprises mettent en place d'elles-mêmes, des initiatives intéressantes : des groupes de paroles ou des formations, pour apprendre à gérer le stress. Elles détiennent les clés du burn-out « organisationnel » : à ce titre, elles peuvent agir sur la charge de travail, sur le degré d'autonomie accordé, sur la reconnaissance professionnelle du salarié, sur la clarification des objectifs, qui doivent rester humains, sur les moyens dont dispose le salarié.
Si plusieurs situations de burn-out sont détectées dans une même structure professionnelle, le CHSCT, sera amené à rendre une expertise, parfois en mandatant un prestataire externe.
En tout état de cause, les instances représentatives du personnel, les syndicats, le médecin du travail sont habilités à intervenir ou initier le dossier, dossier qui est susceptible d'attirer l'attention de l'inspection du travail, voire même des Prud'hommes.
Pour en savoir plus, sur FranceMédecin : http://www.riskassur-hebdo.com/actu01/actu_auto.php?adr=3009131308