La protection passive des centrales nucléaires sera renforcée
Article lu 19371 fois, depuis sa publication le 19/12/2011 à 09:26:23 (longueur : 2977 caractères)
La tentative d’intrusion, partiellement réussie, par l’organisation écologiste Greenpeace, sur plusieurs centrales nucléaires a été salutaire, puisqu’elle a attiré l’attention des pouvoirs publics sur la faiblesse de leur protection passive.
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Les centrales nucléaires sont exposées à deux types de risques , le risque nucléaire proprement dit , qui tient à la fiabilité de la filière elle-même et les risques en provenance de l’environnement des centrales , qui sont identiques, à ceux encourus par tout complexe industriel , avec des impacts différents, dont il faut tenir compte au regard du niveau de la protection.
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Pour ce qui est de la sécurité de la filière nucléaire elle-même, les installations de la deuxième génération ne présentent pas les mêmes risques que ceux de la première génération qui ont donné lieu à la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine.
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Pour ce qui est des risques en provenance de l’environnement elles sont, de leur côté, de deux ordres, naturels et humains.
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Pour ce qui est des risques naturels, leur incidence vient d’être illustrée par la catastrophe de Fukushima dont on en a immédiatement tiré les enseignements en vérifiant l’exposition de toutes les centrales nucléaires aux cataclysmes et aux inondations.
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Côté risques humains, il s’agit de l’action concertée de groupes hostiles, autrement dit d’attaques terroristes, pouvant prendre toutes sortes de formes, ce qui en fait le danger.
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La France a été exposée, pour la première fois, aux risques de terrorismes pendant la guerre d’Algérie en accordant une attention particulière à la protection des installations pétrolières, mais depuis les moyens des groupes hostiles ont évolué.
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Aujourd'hui, l’action entreprise par Greenpeace a révélé la facilité d’escalader les grillages qui entourent les vastes domaines abritant les installations nucléaires et la possibilité d’y circuler, avant d’être intercepté.
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Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant en a immédiatement tiré l’enseignement utile en annonçant le renforcement de la protection passive des sites nucléaires.
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Selon lui, « il faut remettre les choses à plat , il y a une mission d’inspection générale qui est déjà en train de faire le point de tout ce qu’il faut faire, EDF a déjà réservé des crédits pour faire le nécessaire, et ce sera fait en sachant que la protection des centrales sera durcie. »
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Cependant, pour expliquer l’action des forces d’intervention, le ministre de l'intérieur a souligné « que le centre de protection nucléaire n’a pas été approché par les intrus » mais que « si ça avait été une intrusion réelle, la réaction des gendarmes eût été différente, c’eût été une réaction militaire, la force eût été utilisée. »
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En suivant les déclarations du ministre, il faut croire qu’il s’agissait d’un exercice monté avec le concours de Greenpeace, car sinon les gendarmes auraient pu prendre les militants de celui-ci pour une force hostile, en cherchant à les neutraliser par la force.