Baisse programmée de la croissance démographique française
Article lu 15099 fois, depuis sa publication le 19/01/2012 à 09:11:18 (longueur : 3311 caractères)
Actuellement, alors que tous les indicateurs sont au vert, la France compte 65 350 000 habitants et la population continue à croitre au rythme de 0,5 % l’an, grâce à l’excédent des naissances sur les décès, plutôt que du fait du solde migratoire, bien qu’il y soit aussi pour quelques chose.
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Le nombre de naissances se maintien à un niveau élevé, avec 827 000 naissances, soit 2,01 enfants par femme en 2011, ce qui permet à la France d’occuper, à cet égard, une place enviable, la seconde en Europe, derrière l’Irlande.
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Cette situation, par rapport à celles d’autres pays européens comme l’Allemagne et l’Autriche, s’explique, selon le chef de l’unité démographique et sociale de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), Pascale Breuil, par la réunion de nombreuses conditions favorables qui n’existent pas dans d’autres pays.
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Ainsi, en France, les femmes peuvent continuer à travailler ou non, selon leur souhait et les couples, mariés ou non bénéficient de la même politique familiale destinée à atténuer les conséquences financière des naissances.
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Cependant, le taux de fécondité ne suffit pas, à lui seul à expliquer la croissance démographique nationale car, avec 2,01 enfants par femme, qui reste inférieur au seuil de renouvellement des générations, de 2,1 enfants.
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L’autre facteur déterminant est, selon Pascale Breuil le poids de l’histoire, telle que décrite par l'INSEE, après analyse des grandes tendances démographiques des trente dernières années.
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La France a connu, à partir de 1945, un baby-boom remarquable par son ampleur et par sa durée, ce qui fait que les générations en âge de procréer sont encore particulièrement nombreuses, bien que ceci ne s’éternisera pas.
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Ainsi, à l’avenir, les progrès démographiques seront de moins en moins florissants, par rapport à la période actuelle, car il ne faut pas perdre de vue que du fait du vieillissement des générations du baby-boom le nombre de décès augmentera, même si l’espérance de vie, en continuant à progresser, le freinera.
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Si en même temps le nombre de naissances n’augmente pas, le solde naturel devrait diminuer mécaniquement et faire ralentir progressivement la croissance démographique actuelle de 0,5% l’an.
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L’INSEE, traite également, dans ses récents commentaires sur la démographie, des nouvelles données sur la mobilité des Français.
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A cet effet, elle compare les territoires de naissance et ceux de résidence, en constatant dans un premier temps, que sept Français sur dix vivent dans la région où ils sont nés.
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Certaines régions retiennent davantage leurs natifs, comme l’Alsace, d'ailleurs on constate que les personnes qui ne résident plus dans leur région de naissance, sont installées majoritairement à proximité de celle-ci et, généralement dans les périphéries des grandes villes.
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Cependant, les régions où la population croit sont l’Ile de France, le littoral atlantique et méditerranéen et la vallée du Rhône.
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Notons aussi que la fameuse « diagonale du vide » des Ardennes au Massif Central, perd moins d’habitants qu’auparavant.
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Pour suivre cette évolution, l’Insee va mettre en place un outil interactif, qui permettra à chacun de savoir vers quels lieux de résidence émigrent les natifs de sa région et d’où viennent ses habitants actuels.