L'endométriose Article lu 9412 fois, depuis sa publication le 17/03/2014 à 10:39:12 (longueur : 5151 caractères)
L'endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire chronique. En France, 10% des femmes en âge de procréer en sont atteintes, avec des répercussions invalidantes pour la patiente et onéreuses pour la société.
Le diagnostic est particulièrement long à poser : ce n'est pourtant pas faute de moyens.
Endomètre et endométriose
L'endomètre est la muqueuse qui tapisse la paroi interne de l'utérus. En l'absence de fécondation, cette muqueuse va se nécroser et être évacuée par les voies naturelles, lors des règles.
On parle d'endométriose, lorsque ces cellules nécrosées migrent en dehors de l'utérus, pour constituer des foyers sous forme de kystes, de nodules ou d'adhérences entre les organes.
Ces foyers sont majoritairement situés dans le bas ventre, les ovaires, la vessie ou l'intestin. Dans les formes plus agressives de la maladie, ils essaiment au niveau de la peau ou des poumons.
L'évolution et les manifestations de l'endométriose sont corrélées aux hormones du cycle ovarien. C'est une maladie qui s'aggrave dans le temps, avec la multiplication de ces foyers. En période de menstruations, ils se mettent à saigner, sans que le sang ne puisse s'évacuer : il stagne dans le ventre, les muscles, etc.
Les symptômes de l'endométriose
Les douleurs
La maladie se signale souvent par des douleurs croissantes, en termes d'intensité et de chronicité. Les manifestations seront différentes, selon le stade de la maladie, les organes affectés, sans que l'un et l'autre ne soient forcément liés.
Initialement, ces douleurs se limitent à certaines situations : les rapports sexuels, la période des règles ou lorsque la personne se rend aux toilettes. Ensuite, ces symptômes s'aggravent et peuvent devenir invalidants, tant dans la vie intime, que professionnelle ou scolaire.
L'infertilité
Parfois asymptomatique, l'endométriose est révélée au détour d'un bilan de fertilité, en raison de difficultés à tomber enceinte. En effet, des foyers situés au niveau des ovaires ou des trompes, voire du péritoine, amenuisent les chances de concevoir, soit en raison d'un phénomène inflammatoire, soit en raison de kystes ou d'adhérences qui gêne le processus d'ovulation et de fécondation.
Les outils du diagnostic
L'entretien et l'examen gynécologique
Lorsqu'une patiente décrit un tableau douloureux, persistant et croissant, quelques questions orienteront le médecin vers une possible endométriose. Un examen gynécologique permettra de constater la présence de masses.
L'imagerie médicale
Pour confirmer ses soupçons, le gynécologue pourra demande une échographie, laquelle mettra en évidence d'éventuels kystes ovariens. Toutefois l'échographie ne permet pas de révéler toutes les manifestations de l'endométriose. L'IRM sera plus appropriée pour déceler l'adénomyose (une forme plus répandue chez la femme de 40 à 50 ans) ou des lésions au niveau des ligaments de soutien de l'utérus.
L'examen de choix reste cependant la laparoscopie : une caméra, qui permet de visualiser l'intérieur de l'abdomen, via une petite incision faite au niveau du nombril.
Prise en charge médicale
Soigner l'endométriose consiste à :
- soulager la douleur,
- gérer le problème d'infertilité lorsqu'il existe,
- rétablir le bon fonctionnement des organes, s'ils sont touchés,
- éventuellement mettre en place un suivi psychologique.
L'arsenal thérapeutique est :
- Médicamenteux, notamment au travers des antalgiques et des anti-inflammatoires. Ces traitements ont la capacité de diminuer les symptômes douloureux et les manifestations de la maladie, mais ils ne la guérissent pas.
- Hormonal, avec les traitements qui visent à bloquer la sécrétion d'œstrogènes, mais dont les effets secondaires ne sont pas négligeables : bouffées de chaleur, ostéoporose en cas de prescription longue, pertes de sang, etc. ; les progestatifs, dont les effets secondaires sont mieux maîtrisés ; la pilule prise en continu.
- Chirurgical, avec deux niveaux d'intervention, soit en extirpant les foyers locaux (kystes, nodules, adhérences) lorsque c'est possible ; soit par l'ablation totale de l'utérus.
Conclusion
Le délai pour poser le diagnostic est de 5 à 10 ans : il doit être réduit. Le regard sur la douleur des règles, communément considérée comme normale, doit changer. Minimiser la souffrance invalidante d'une femme, induit sa culpabilisation et son corollaire : le silence. Un silence qui profite avant tout à la maladie, au détriment de sa vie de couple et parfois, de son envie d'être mère.
Pour en savoir plus, sur FranceMédecin : http://www.riskassur-hebdo.com/actu01/actu_auto.php?adr=3009131308
SOURCES
http://www.franceculture.fr/emission-revolutions-medicales-l%E2%80%99endometriose-osons-en-parler-2014-03-04
http://www.endofrance.org/
http://www.inserm.fr/thematiques/biologie-cellulaire-developpement-et-evolution/dossiers-d-information/l-endometriose
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