Moody’s vient de placer la France et le Royaume-Uni dans une perspective négative : Point de vue de Philip Booth
Article lu 12963 fois, depuis sa publication le 16/02/2012 à 10:06:22 (longueur : 2176 caractères)
Alors que l’agence de notation Moody’s vient de placer la France et le Royaume-Uni dans une perspective négative, avant une probable dégradation de la note maximale dont les deux pays bénéficient, Philip Booth, Professeur expert en Assurance et Management des risques à la Cass Business School de Londres, nous donne son point de vue.
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Concernant le Royaume-Unis, Philip Booth précise : « La menace d’abaissement de la part de Moody’s n’est pas une surprise. Bien que Moody’s a raison de souligner que les difficultés de l’Eurozone constituent une menace potentielle à la stabilité des finances gouvernementales, la plupart des problèmes auxquels fait face le Royaume-Uni, prennent naissance directement dans le pays.
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Les dépenses publiques continuent d’augmenter et le Bureau pour la Responsabilité Budgétaire montre que des pressions énormes sont à venir pour contrer les effets du vieillissement de la population sur les systèmes de santé, augmentation des soins de longue durée et les coûts des retraites.
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En outre, les pressions qui s’exercent sur les entreprises à travers une régulation accrue - y compris dans le secteur bancaire - atteignent la croissance. Toutes ces choses signifient que la note maximale attribuée à la Grande-Bretagne, est, à juste titre, sur le fil du rasoir. »
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Au sujet de la France, Philip Booth explique : « Concernant les finances publiques, la dynamique d’endettement de la France à moyen-terme, n’est pas très différente de celle de la Grande-Bretagne. Cependant, l’inflexibilité de la monnaie unique devrait se traduire par de plus grandes difficultés de la France à éponger les chocs économiques.
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La France est aussi plus exposée aux dettes des autres gouvernements de l’UE et au système bancaire de l’Eurozone que la Grande-Bretagne. Sur ces terrains-là, nous pourrions être davantage inquiets pour l’avenir de la dette publique en France.
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Toutefois, ce qui bouleverserait véritablement les règles du jeu en France, serait l’élection d’un Président qui orienterait les politiques publiques dans la mauvaise direction, augmentant ainsi les dépenses et minant la croissance économique, précisément au plus mauvais moment. »