L'Australie a été victime d'un été torride
Article lu 6662 fois, depuis sa publication le 15/03/2017 à 08:00:41 (longueur : 3477 caractères)
Le réchauffement climatique, auquel l'Australie contribue largement avec ses fournitures de charbon, est responsable des températures hors normes de l'été qui se termine, dans le sud-est de ce pays-continent.
Alors que l'automne s'y installe, les climatologues peuvent faire le bilan de l'été qui vient de s'écouler, en rappelant que nous sommes dans l'hémisphère sud et que les saisons sont inversées (sans être tout à fait similaires).
Au cours de cette période, de nombreux records de chaleur et de précipitations sont tombés et ce, principalement autour des Sydney, dans de la Nouvelle Galles du Sud.
A Sydney, la ville la plus peuplée du pays, la température s'est élevée de 2,8 degrés au-dessus de la moyenne.
Selon le Bureau de la météorologie, le BOM, c'est la persistance des températures élevées plus que les températures extrêmes, qui ont fait de cette fin de l'été, une période exceptionnelle de chaleur.
Le BOM a cependant relevé des températures de 36,5 degrés dans le centre de Sydney et un record de 47,9 degrés au nord de l'Etat, dans le village de Walgett, qui entre dans l'histoire.
Les scientifiques sont bien obligés de relier directement cette météo exceptionnelle au changement climatique en affirmant « Nous avons au moins cinquante fois plus de chance de connaître cette chaleur extrême dans le climat actuel que dans un monde sans influence humaine, c'est-à-dire, sans émission de gaz à effet de serre ».
Un chercheur de l'université de Melbourne prédit que nous attendons à ce que cette tendance se poursuive et que les vagues de chaleur vont être plus fréquentes, plus intense et plus longues.
Cette prévision pose la question de la capacité de villes comme Sydney et l'Australie en général à gérer ses fortes températures, en se cristallisant sur le sujet de l'énergie.
L'Australie est le premier exportateur mondial de charbon et son électricité provient à plus de 80 % de ce combustible, ce qui fait de ce pays l'un des plus pollueurs par tête d'habitant du monde.
A la mi-février, à l'approche d'un week-end caniculaire, l'opérateur d'électricité s'est inquiété de la résistance du réseau électrique en prévision de la poussée de la demande essentiellement par les climatiseurs, de plus en plus nombreux dont les habitations sont équipées.
Le ministre de l'énergie de la Nouvelle Galles du Sud a recommandé de monter la température de la climatisation à 26 degrés, à ajuster celle des réfrigérateurs, à éteindre les appareils électriques, ainsi que les lumières.
Ces recommandations ont été suivies, puisqu'il n'y a pas eu de coupures d'électricité dans cet Etat, contrairement à ce qui s'est produit dans l'Australie méridionale, plongée plusieurs fois dans le noir l'été dernier.
Pour remédier à cette situation de pénurie, le gouvernement central a proposé d'augmenter la production d'électricité en subventionnant la construction de centrales à « charbon propre » qui produiraient moins De gaz à effet de serre que les unités existantes.
Or, le charbon propre n'existe, pas réagissent les experts du Climate Council australien.
Alors que le Premier ministre Malcolm Turnbull défendait le « charbon propre » il aurait fait poser, selon des médias, des panneaux solaires sur le toit de sa maison de Sydney.
En France même si nos immeubles d'habitation construits dans les années 1960-1980 sont des passoires thermiques, nous n'avons pas ce problème, faute de climatisation.