La CNSD pour l'indication de la provenance des prothèses dentaires
Article lu 11357 fois, depuis sa publication le 14/06/2011 à 15:12:43 (longueur : 3345 caractères)
Soutenant la volonté sénatoriale et celle de l'Assemblée nationale d'améliorer les informations liées aux soins dentaires, la CNSD a proposé au CED (Council of European Dentist) un projet de résolution visant à inscrire, dans le cadre de la révision de la Directive européenne 2007/47 et des Directives s'y rattachant, la provenance des prothèses dentaires.
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Portée par Roland L'Herron, Président de la CNSD (Confédération Nationale des Syndicats Dentaires) et membre du board du CED, les discussions s'inscrivaient dans le cadre de la révision des directives européennes sur les dispositifs médicaux, prévue pour 2012 ; la Commission européenne souhaitant recueillir l'avis des instances professionnelles et notamment du CED.
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Adoptée par l'Assemblée nationale dans le cadre de la PPL Fourcade, l'obligation de fournir aux patients, dès le devis, la provenance de la prothèse dentaire a été au cœur des débats de la dernière Assemblée générale du CED qui s'est tenue fin mai à Budapest.
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Après plus de 3 heures de débat, l'unanimité s'est faite : le CED ratifiant un projet de résolution sur la révision du cadre réglementaire de l'Union Européenne en matière de dispositifs médicaux.
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Roland L'Herron, relate « Les débats ont été vifs et animés pour faire connaître et reconnaître notre point de vue. L'Europe dentaire est à construire et de nombreux membres méconnaissent encore la réglementation actuelle. Il a fallu déployer des efforts de pédagogie et de diplomatie pour lever les ambiguïtés et les incompréhensions. ».
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Soutenu par l'Allemagne, la Belgique et l'Italie, le discours porté par la CNSD sur la fabrication des prothèses dentaires et son externalisation hors Union Européenne, notamment en Asie a finalement été compris par l'ensemble des membres, chaque pays admettant que ce phénomène était également présent chez lui.
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Au-delà des difficultés techniques, le débat a fait apparaître la volonté de l'ensemble des pays de l'Union de mieux contrôler la fabrication des dispositifs médicaux sur-mesure que sont les prothèses dentaires. Il s'agit principalement des lieux de production et de sous-traitance, même partielle, qui doivent garantir la qualité de la fabrication et la sécurité dans l'intérêt des patients.
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Le CED propose d'inclure dans la liste d'informations devant être fournie par le fabricant ou son mandataire à l'utilisateur final (c'est-à-dire au chirurgien-dentiste) : « en cas de délocalisation en dehors de l'Union européenne, les nom et adresse de tous les sites de fabrication du dispositif médical, y compris tous les sites de sous-traitance totale ou partielle ». 11,4 millions de prothèses dentaires sont posées chaque année en France (Enquête de fréquence des actes 2009 CNAMTS). Sur ce total, « 90% des prothèses sont réalisées en France et 10% hors de la France » déclare Roland L'Herron, président de la CNSD.
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Si l'on se réfère aux chiffres du commerce extérieur, en 2010, la majorité des importations provient de Chine (28,8%) ; de Hong-Kong (28,3%) ; de Turquie (16,8%) ; du Maroc (9,4%) et de Madagascar (3,7%)…
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Si ce phénomène peut sembler encore marginal, les patients demandent à être rassurés sur la qualité et la sécurité de ces actes. Pour la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires, cette exigence est légitime quelle que soit la provenance de la prothèse.