Surfer sur les vagues des risques du futur, contenir les menaces et saisir les opportunités
Pr Jean-Paul Louisot Article lu 47721 fois, depuis sa publication le 13/07/2023 à 16:05:22 (longueur : 6264 caractères)
« On ne peut pas arrêter les vagues, mais on peut apprendre à surfer. » (Jon Kabat-Zinn )
Sommes-nous dans un état de poly-crise ou de crise permanente ? Quelle que soit la formulation, c'est un moment exceptionnel pour diriger une association de gestion des risques. En tous cas, c'est pour Julia Graham directrice générale d'Airmic, avant tout une opportunité de mettre en lumière la profession, en s'attaquant à des risques nouveaux et évolutifs dans un esprit de collaboration.
Les deux dernières années se sont écoulées plus rapidement que jamais alors que Julia Graham estime que cela a été un privilège de faire partie d'une profession fascinante, jamais ennuyeuse. Bien que la COVID ait dominé la scène à risque pendant une grande partie de 2020 et continue d'avoir des effets durables, si elle a créé des problèmes souvent insurmontables pour de nombreuses personnes elle a aussi ouvert des opportunités pour d'autres.
La pandémie était asymétrique et a affecté les organismes de différentes façons. Les entreprises technologiques qui soutiennent différentes façons de travailler et celles qui sont en mesure d'adapter leurs produits et services existants pour répondre à des besoins et à des modes de vie nouveaux et changeants s'en tirent mieux que celles qui comptent sur les besoins et les loisirs traditionnels, dont bon nombre traversent une période difficile.
La gestion des risques et les professionnels de la gestion des risques se sont retrouvés au premier plan à l'occasion de la pandémie. Certaines pratiques de gestion des risques et l'importance stratégique de la gestion des risques ont été modifiées à jamais par la COVID.
Lors d'une enquête auprès de ses membres, Airmic a constaté que la plupart estiment que la profession dans son ensemble a les compétences nécessaires pour faire face efficacement à la pandémie tout en pensant que les connaissances et les compétences en matière d'évaluation des risques émergents et de réflexion stratégique devraient faire l'objet de nouveaux développements.
Ces professionnels pensent qu'il y a un manque général de compréhension à différents niveaux de gestion au sein de leurs organismes sur l'apport d'une gestion efficace des risques pourrait éclairer et permettre une amélioration de la prise de décision : « Si ces nouveaux développements pouvaient s'appliquer à d'autres événements, et notamment au réchauffement de la planète, alors il resterait de l'espoir pour un monde meilleur. »
Pour ces professionnels du risque, il faut que l'ensemble de la profession sache utiliser l'expérience et les leçons apprises pendant la pandémie pour mieux harmoniser la gestion des risques et l'intelligence sur risques avec l'orientation stratégique de l'entreprise.
L'accent mis sur la COVID-19 a été éclipsé en 2021 par d'autres événements, y compris des conditions météorologiques extrêmes; en 2022, par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, suivie de la tourmente économique créée par les taux d'intérêt élevés et l'inflation; et cette année, par un nouveau « monstre qui franchit la colline » - l'intelligence artificielle.
L'IA n'est pas nouvelle, c'est la vitesse à laquelle les développements en IA émergent qui inquiète de nombreuses entreprises, éducateurs et organismes de réglementation qui ont toujours un temps de retard par rapport aux innovations de l'IA.
Où se situe la menace d'une pandémie dans les profils de risque? Dans de nombreux organismes, c'est tout en bas de la liste, dépassé par les nouveaux risques qui ont émergé et les risques existants qui ont changé de forme. En règle générale, les événements à fort impact/faible probabilité, comme une pandémie, sont confrontés au défi de maintenir la visibilité et l'attention avec un manque de volonté des organismes à regarder à long terme.
La pandémie a révélé la fragilité des sociétés et la diversité des réponses nationales différentes. Bien qu'elle ait mis en évidence un manque de résilience et de préparation de la part de nombreuses personnes, elle a également fait mis en lumière les capacités de collaboration des organismes et des sociétés pouvaient. Maintenant, la tâche de tous, armés de ce retour d'expérience, est d'attaquer les risques émergents.
Le monde a changé au cours de ces deux années, le paysage des risques aussi. Toutefois, les responsables du risque ne peuvent pas aborder seul tous les risques - le monde est maintenant si complexe et dynamique que tout le monde doit participer à cette gestion. Ce scénario exige de nouveaux outils et techniques de gestion des risques - avec agilité le nom du jeu professionnel.
Les risques sont maintenant plus fréquents et plus intenses. Comme dans le cas de la pandémie, ils sont plus susceptibles d'être asymétriques et de toucher la plupart des autres risques. L'époque de la gestion des risques en silos est définitivement révolue.
Les registres des risques et les programmes d'audit interne établis chaque année sont ne répondent plus au besoin : les deux doivent être dynamiques et fonctionner en collaboration constante.
Les organismes doivent être en mesure de planifier les périodes d'incertitude où le changement peut dépasser la capacité de réagir - comme c'est le cas actuellement avec l'IA. Peu importe le secteur ou les secteurs d'activité d'une entreprise, chacun doit réfléchir à son approche en matière de gestion des risques et la repenser.
La pandémie a démontré que de nombreux organismes et gouvernements n'étaient pas préparés à un événement présentant un profil d'urgence, d'intervention ou de reprise non traditionnel. Elle a brisé les règles avec un modèle qui a continué de changer à mesure que de nouveaux variants de la COVID-19 sont apparus et que l'efficacité des interventions a varié : « Les responsables du risque ne peuvent pas aborder tous les risques - le monde est maintenant si complexe et dynamique que tout le monde doit y participer. »
Il y a une tendance croissante à examiner les risques regroupés en grands axes comme la technologie, le climat, la géopolitique, la …
Lire la suite de l'étude du Pr Jean-Paul Louisot dans le numéro 756 de RiskAssur-hebdo … cliquer ICI
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