La consommation de Méthylphénidate en France Article lu 7531 fois, depuis sa publication le 13/01/2014 à 16:13:19 (longueur : 4522 caractères)
Les prescriptions de méthylphénidate augmentent de manière semble-t-il incontrôlée.
En France, l'étude menée par la société Celtipharm met en évidence un accroissement de la consommation de 70%, en 5 ans à peine.
Cette molécule est indiquée dans le cas des troubles de déficit de l'attention, avec ou sans hyperactivité (TDA/H).
On la trouve sous différents noms commerciaux : Ritaline, Concerta, Quasym, etc.
Ses détracteurs dénoncent ses effets secondaires, ainsi qu'une supposée complaisance médicale pour la prescrire.
Ses partisans évoquent le quotidien facilité du patient et de l'entourage, ainsi qu'un risque connu et maîtrisé.
Qu'en est-il exactement ?
POURQUOI LE METHYLPHENIDATE FAIT-IL PEUR ?
Le méthylphénidate est un dérivé amphétaminique, appartenant à la classe des psychostimulants : à ce titre, il draine tout un cortège d'inquiétudes et de méfiance, bien légitimes pour la plupart.
En France, il est distribué sous deux formes : à libération immédiate ou à libération prolongée.
Au regard des risques possibles encourus par son usage, et plus particulièrement sur les enfants, ses détracteurs voient d'un mauvais œil le fait qu'il devienne une solution de première intention lors de la prise en charge du TDA/H.
Ils dénoncent également le manque de recul sur les effets à long terme de cette molécule et mettent en avant les problèmes cardiaques qu'elle provoque, les retards de croissance constatés, le possible effet addictif et le risque suicidaire.
Certains fustigent même volontiers les parents d'avoir recours à une « camisole chimique » pour transformer leur progéniture en « enfant sage » : en gros, le parent est coupable de mauvaise éducation.
POURQUOI UNE TELLE AUGMENTATION DE LA CONSOMMATION ?
La courbe de la consommation augmente, mais elle ne fait que se corréler à celle de la demande. Les origines de cette demande sont plus ou moins justifiées.
Le trouble de déficit de l'attention chez l'adulte et l'enfant est désormais mieux identifié, donc mieux pris en charge.
Nous le devons aux progrès des neurosciences de ces dernières décennies.
Par ailleurs, ce problème est aussi mieux connu du grand public, qui n'hésite plus à consulter.
Le milieu scolaire engendre également une demande non négligeable de prise en charge, qui fait parfois écho à celles des parents, angoissés de constater le manque de performances scolaires de leur enfant ou par leur difficulté à les éduquer.
Toutefois, cette augmentation de la consommation met aussi en avant quelques dérives.
La première concerne le surdiagnostic du TDA : la distraction et l'agitation peuvent aussi être la manifestation d'une anxiété ou d'une dépression larvée.
La seconde concerne la prescription du méthylphénidate en première intention et non en seconde intention, comme le préconise la Haute Autorité de Santé (HAS), dans le cadre du TDA.
De plus, la HAS a également dénoncé un « mésusage » du médicament, qui a été prescrit à des étudiants en vue d'améliorer leurs performances, pendant des examens.
Enfin, la pression des lobbys pharmaceutiques engendre incontestablement des prescriptions qui n'auraient pas forcément lieu d'être.
DES PRÉCAUTIONS POUR
ENCADRER LA PRESCRIPTION
Bien que le méthylphénidate souffre d'une réputation sulfureuse, il n'en reste pas moins une « béquille » intéressante et efficace pour améliorer la qualité de vie d'un enfant ou d'un adulte, dont le trouble perturbe fortement le quotidien.
La fiche éditée par la HAS encadre fortement la prescription du médicament : l'enfant doit avoir plus de 6 ans, le médicament doit être donné en seconde intention, après échec d'autres formes de prise en charge et des pauses thérapeutiques doivent être observées.
Certaines pathologies interdisent purement et simplement son usage, comme les troubles schizophréniques ou les problèmes cardiovasculaires.
Dans l'ensemble, son efficacité et ses précautions d'emploi sont plutôt bien documentées.
Quant au mode de prescription, il est dans l'ensemble bien respecté, de même que la réévaluation régulière de la nécessité de poursuivre le traitement en fonction des risques/bénéfices observés.
Pour en savoir plus, sur FranceMédecin : http://www.riskassur-hebdo.com/actu01/actu_auto.php?adr=3009131308
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