La Grande Barrière de corail d'Australie est exposée aux conséquences du réchauffement climatique
Article lu 10817 fois, depuis sa publication le 12/12/2016 à 08:21:36 (longueur : 3261 caractères)
La Grande Barrière de corail, longue de 2 300 km, est le plus grand ensemble corallien du monde, ce qui fait qu'elle est inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité, ce qui confère à l'Australie une responsabilité particulière pour sa conservation, or elle vient de subir en 2016 la pire des épisodes de blanchissement de son histoire.
C'est un phénomène provoqué par la hausse de la température de l'eau qui a fait perdre à sa partie nord, dévastée sur 700 km, en moyenne 67 % de ses coraux en quelques mois, selon le Centre d'excellence pour les études sur les récifs coralliens de l'université James-Cook dans le Queensland.
Dans les zones les plus affectées, les coraux qui étaient très colorés sont devenus blancs et ceux qui sont morts sont maintenant ternes et marrons.
Avec la mort des coraux, de nombreux animaux perdent leur habitat, ce qui affecte l'ensemble de l'écosystème et déstabilise le tourisme de la région.
Au nord, la température de l'eau a atteint des records avec deux degrés de plus que les températures maximales estivales en provoquant l'expulsion des algues qui donnent aux coraux leur couleur et leurs nutriments.
C'est le réchauffement climatique qui est accusé d'être à l'origine de ce phénomène par les ONG, les scientifiques et reconnu par le gouvernement australien.
Il faudra au moins dix à quinze ans pour que les nouveaux coraux remplacent ceux qui n'ont pas survécu au blanchissement, sauf survenance d'un nouvel épisode de ce type, qui y mettrait définitivement fin.
Cependant, la Grande Barrière ne souffre pas seulement du blanchissement imputable à la hausse de la température, elle est aussi victime des activités agricoles.
Elle a déjà perdu la moitié de ses coraux en trente ans, principalement dans le sud et le centre du fait des activités agricoles qui nuisent à la qualité de l'eau à cause de l'écoulement d'engrais dans la mer.
La Grande Barrière de corail attire chaque année jusqu'à 2 millions de touristes et l'Australie s'est engagé en 2015 à la protéger dans un plan qui prévoit une série d'actions d'ici 2050, avec une première série d'actions d'ici 2025, avec plus de 2 milliards de dollars d'investissements.
Ce programme ne satisfait pas, ni les ONG, ni les scientifiques en lui reprochant de ne pas répondre à la première menace, celle du réchauffement climatique.
Pour le représentant de Greenpeace en Australie « Nous pensons qu'un plan crédible doit d'abord s'attaquer au réchauffement climatique, ce qui commence par une interdiction des mines de charbon ».
Il faut savoir que l'Australie, qui est à la fois un pays et un continent relativement peu peuplé, dispose d'immenses mines de charbon, dont elle a tiré jusqu'à présent l'essentiel de son énergie, en produisant de l'électricité à profusion, au point de devenir l'un des premiers pollueurs au monde, sinon le premier et ce par tête d'habitant.
En outre, on lui reproche ses exportations de charbon, en soutenant ainsi la production d'énergie la plus polluante au monde.
Son gouvernement vient de ratifier l'accord de Paris sur le climat, ce qui est un signe de bonne volonté et en tout cas la reconnaissance qu'il est temps d'agir pour la préservation de la vie sur notre planète.