La chasse à la voiture est ouverte à Paris

Le programme de la maire de Paris Anne Hidalgo et de son adjoint aux transports Christophe Najdovski est clair et net, il vise à éliminer de la circulation les voitures particulières sur les quais hauts de la Seine et de la rue de Rivoli.

Ce sont deux axes déjà embouteillés depuis la piétonnisation, en juillet 2016 de la voie Georges Pompidou, qui a permis, en son temps, de traverser Paris, d'ouest en est, qui vont laisser la place à un bus-tram électrique, de nouvelle conception, sans rails, ni caténaires, en laissant aux voitures le soin de « s'évaporer » mais où ?

Dans un premier temps, ont déclaré nos élus, cette nouvelle ligne de transport en commun circulera en double sens sur des voies réservées, en empruntant le tracé actuel de la ligne de bus 72, qui relie le Pont de Saint Cloud à la gare de Lyon.

Cette ligne sera prolongée par la suite jusqu'à Bercy puis, un jour, jusqu'au Val de Marne, pour permettre aux habitants de l'Est de Paris de revenir dans la capitale, s'ils en ont toujours envie.

Elle devrait entrer en service en 2018 et une chose est certaine, la circulation automobile sera totalement fermée sur un tronçon d'un kilomètre, entre la place de la Concorde et le Pont Royal.

Concernant la rue de Rivoli, qui relie la place de la Bastille à celle de la Concorde, qui est aujourd'hui à sens unique, Anne Hidalgo veut la modifier totalement.

Elle envisage de la placer en double sens et d'y insérer une piste cyclable bidirectionnelle car pour elle, « Cette artère très commerçante subit de plein fouet les effets de la circulation automobile, elle est bruyante, polluée, avec une traversée piétonne souvent compliquée, voire dangereuse.

Elle veut en faire un axe de promenade et de commerce.

La piétonnisation des 3ème et 4ème arrondissements est également inscrite au programme d'Anne Hidalgo et de Christophe Najdovski et devrait intervenir dès cette année.

Ces mesures s'ajoutent à l'interdiction générale et progressive des véhicules les plus polluants, avec pour objectif d'éradiquer totalement le diesel d'ici 2020.

En quinze ans, la circulation automobile dans Paris a été réduite de 30 %, car les parisiens utilisent en grande majorité les transports en commun.

C'est le trafic automobile de transit et des automobilistes de la banlieue qui continue à générer une pollution chronique dont on connaît désormais les méfaits pour la santé, en sachant que la mauvaise qualité de l'air est à l'origine de 48 000 morts prématurés en France.

Dans l'immédiat, l'autorité régionale d'Île de France conteste la légitimité de la politique de la mairie de Paris, après le changement de majorité issue des dernières élections régionales.

Elle conteste la fermeture des voies sur berges en estimant qu'elles sont à l'origine de bouchons dans la petite couronne.

D'ailleurs, sa présidente, Valérie Pécresse a engagé une action en justice pour défaut d'étude d'impact sur la banlieue, un recours auquel se sont associés 168 maires franciliens.

Comme on le voit, on n'est pas sortie de l'auberge.