Le GIEC de la biodiversité s'est penché sur la pollinisation Article lu 29886 fois, depuis sa publication le 11/03/2016 à 07:44:15 (longueur : 4609 caractères)
Le Giec de la biodiversité, l'IPBES est la Plate-forme inter-gouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques.
C'est un organisme des Nations unies, l'ONU peu connu du grand public mais dont on entendra de plus en plus parler du fait de la livraison de ses travaux sur la biodiversité, comme celui sur l'état de la pollinisation.
Pluridisciplinaire, l'IPBES a pour première mission d'assister les gouvernements, de renforcer les moyens des pays émergents sur les questions de la biodiversité, sous l'égide de l'ONU.
Créé le 21 avril 2012 par 95 Etats, il vient d'achever sa quatrième réunion annuelle à Kuala Lumpur, consacrée à la pollinisation.
Ce choix thématique a été retenu à cause de l'importance du déclin observé ces dernières décennies chez les populations d'animaux pollinisateurs et les risques qu'il fait peser sur la production alimentaire mondiale.
Ces animaux sont notamment les insectes en général, même si l'on parle essentiellement des abeilles comme pollinisateurs, mais aussi les oiseaux, voire les chauves-souris.
Les causes de ce déclin communément admises sont la perte d'habitat, et les pesticides.
Cependant, toute action politique en faveur de ceux-ci, devra gagner du terrain sur la politique d'aménagement et la régulation des pesticides confrontés à des intérêts divergents.
Il faut savoir que 90 % des espèces de plantes sauvages dépendent du transport du pollen par les animaux.
De même, la productivité et la qualité de plus des trois quarts des espèces cultivées pour l'alimentation dépendent en partie des pollinisateurs.
La valeur marchande de la production agricole mondiale directement attribuable aux pollinisateurs est évaluée entre 215 et 528 milliards d'euros par an, selon les modalités retenues.
Les experts estiment qu'aux côtés des abeilles domestiques, la part jouée par la faune sauvage dans ce service de pollinisation est sous-évaluée.
La grande majorité des pollinisateurs appartiennent en effet au monde sauvage, composé d'environ 20 000 espèces d'abeilles non domestiques, mais aussi de certaines espèces de mouches, de papillons, de guêpes, de chauve-souris et d'oiseaux.
Or en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord les pollinisateurs déclinent en diversité et en abondance, dépendantes des échelles locales et régionales.
Ailleurs, le manque de données ne permet pas d'être affirmatif, même si les déclins ont été localement enregistrés.
Il y a un besoin urgent de surveillance internationale de long terme, pour fournir des informations sur le statut et les tendances de la plupart des espèces dans la plupart des parties du monde, conclut le rapport.
A l'heure actuelle, l'Union internationale pour la protection de la nature estime que 16,5 % des espèces pollinisatrices vertébrées sont menacées alors qu'au niveau mondial les données sont lacunaires en ce qui concerne les insectes, qui fournissent une grande part du service de pollinisation.
En Europe, pour certaines espèces de papillons et d'abeilles sauvages, des études nationales ou régionales mettent en évidence des chutes de population supérieure à 30 %, alors que souvent 40 % des espèces sont menacées.
Les différents facteurs listés par l'IPBS concernent l'attribution de ce déclin des espèces pollinisatrices, les différents facteurs étant les changements de l'utilisation des sols, l'agriculture intensive, l'usage des pesticides, les pollutions environnementales, les espèces invasives, les pathogènes et, de plus en plus l'incidence du changement climatique.
Par contre, la question des nouvelles générations d'insecticides systémiques, dit néonicotinoïdes sur les abeilles n'est pas élucidée pour une partie de la communauté scientifique compétente.
Cependant, des recherches récentes indiquent des effets létaux des insecticides sur les services de pollinisation assumés par les abeilles.
Il faut noter l'implication des industriels de l'agrochimie dans le fonctionnement de l'IPBES qui soulèvent des critiques dans la communauté scientifique.
Ainsi, l'Association professionnelle des producteurs de pesticides, compte au nombre des parties prenantes et peut proposer des experts à l'IPBES.
Des polémiques sont nées à l'occasion de la rédaction de rapports qui n'ont pas des raisons d'être, du fait de la participation d'experts appointés par des industriels, qui défendent leur cause, ce qui a justifié de nombreux commentaires de la communauté scientifique mais sans retirer l'intérêt apport.
Erik Kauf
Rédacteur en Chef
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