BP n’a pas fini de payer pour la marée noire dans le golfe du Mexique
Article lu 10780 fois, depuis sa publication le 01/02/2013 à 09:28:55 (longueur : 2608 caractères)
La justice américaine n’a pas fini de régler ses comptes avec le groupe pétrolier britannique BP, exploitant de la plate-forme Deepwater Horizon, qui en explosant le 20 avril 2010 a déclanché une pollution mémorable, qui a touché, pour son malheur les Etats américains, bordant le golfe du Mexique.
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Elle vient de valider un accord entre BP et les autorités fédérales par lequel BP accepte de payer une amende de 4,5 milliards de dollars.
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Par cet accord, BP reconnaît sa culpabilité dans la marée noire et, en contrepartie, les autorités fédérales américaines abandonnent les poursuites pénales contre le groupe, qui ne sont que l’un des éléments de l’affaire.
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Cette somme à verser par BP s’ajoute aux 7,8 milliards de dollars payés déjà aux victimes pour des dommages subis, du fait de la marée noire.
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Cet accord n’est qu’une étape du processus entamé dans le cadre du règlement des conséquences de la marée noire provoquée par BP.
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BP devra comparaître le 25 février devant le tribunal de la Nouvelle Orleans, pour un procès civil, qui pourrait lui coûter jusqu’à 18 milliards de dollars supplémentaire, s’il est reconnu coupable de négligences.
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Or, lors d’une audience préliminaire, le vice président de BP Amérique, Luke Kellet s’est excusé auprès des familles des victimes de l’accident, en déclarant « Notre accord de plaider coupable montre clairement que BP comprend et reconnaît son rôle dans cette tragédie » et il a ajouté « BP est également désolé de tout le tort causé à l’environnement » ce qui ne plaide pas en sa faveur.
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Rappelons qu’en novembre, le groupe avait plaidé coupable de 11 chefs d’homicide involontaire, de deux chefs de violation de lois de protection de l’environnement et d’un chef d’obstruction au Congrès, une infraction gravissime aux Etats-Unis, où il est préférable de reconnaître ses fautes, avant toute condamnation pénale.
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On a le sentiment que BP cherche avant tout à négocier des arrangements avec la justice, afin d’éviter une condamnation à des dommages punitifs, une sorte de pénalité civile, alloué aux victimes, dont le montant est sans rapport avec celui du préjudice cause et peut atteindre des montants phénoménaux.
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Le propriétaire de la plate-forme, la société suisse Transocean et la société de servies pétroliers Haliburton qui est intervenue sur le puits à l’origine du sinistre se sont engagés dans une cadre d’une procédure d’indemnisation de plaider-coupable.
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Aux Etats-Unis, personne n’a intérêt à aller jusqu’au bout d’une procédure d’indemnisation, ce qui fait succès des « class actions », les procédures collectives.
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