Prudence des médecins de Schumacher dont l’état de santé reste critique Article lu 14681 fois, depuis sa publication le 01/01/2014 à 08:26:44 (longueur : 4924 caractères)
A l’aube du troisième jour de son
hospitalisation à Grenoble où il est l’objet de soins intensifs, le sort de
Michael Schumacher demeure marqué d’un grand point d’interrogation, même si
une "légère amélioration" a été constatée mardi après une opération réussie.
Les médecins au chevet du champion allemand de F1 observent la plus grande
prudence, jugeant son état de santé encore "critique", alors qu’ils
annonçaient mardi que les prochaines heures seraient "cruciales".
"On reste dans un état qui est considéré comme fragile", soulignait mardi
le Pr Jean-François Payen, chef du service réanimation du CHU de Grenoble/La
Tronche, où est hospitalisé l’ancien pilote.
Son collègue, le Pr Emmanuel Gay, chef du service de neurochirurgie,
jugeait pour sa part que le pronostic vital du septuple champion du monde de
F1 restait engagé.
Une lueur d’espoir est apparue mardi matin, lorsque l’équipe médicale a
annoncé en conférence de presse avoir réalisé dans la nuit une deuxième
opération réussie sur le champion, permettant d’"évacuer un hématome" situé à
l’intérieur de son cerveau.
Lors d’une première opération, dimanche, les médecins avaient évacué "des
hématomes qui étaient en dehors du cerveau lui-même, sous la peau, sous la
boîte crânienne", a rappelé le Pr Gay.
Mais Michael Schumacher, toujours placé en hypothermie et maintenu sous
coma artificiel, n’est pas "hors de danger", ont souligné les médecins, qui
rejettent toute spéculation sur l’avenir de leur célébrissime patient.
"On se refuse à vous dire quoi que ce soit sur la suite à donner parce que
c’est, encore une fois, prématuré de le faire", a insisté le Pr Payen.
Pour l’instant, les lésions au cerveau de Michael Schumacher, qui aura 45
ans vendredi, ne "laissent pas présager beaucoup plus qu’une surveillance
horaire", a-t-il dit, excluant tout transfert dans un autre hôpital.
"des hauts et des bas"
"Il ne faut pas se dire +c’est gagné+. Il faut se dire qu’il y a des hauts
et des bas et que c’est un peu mieux qu’hier, que globalement sur 24 heures
c’est un peu mieux qu’au début. Mais il faut rester réaliste", a souligné le
professeur Gérard Saillant, qui dirige aujourd’hui l’Institut du cerveau et de
la moelle épinière, présent au "titre d’ami".
La directrice générale du CHU, Catherine Hubert, a indiqué qu’aucun point
presse journalier n’était prévu s’il ne se passait "rien de particulier".
Sur place, le pilote est notamment entouré par Corinna, son épouse depuis
1995, ses deux enfants Gina Maria (16 ans) et Mick (14 ans). Mardi, son ami
Jean Todt, président de la FIA et ancien directeur de la Scuderia Ferrari, où
Schumacher a connu ses plus belles années, est venu à l’hôpital où il a passé
deux heures. Il n’a fait aucune déclaration à la presse.
Les médecins et la direction du CHU sont confrontés à une pression très
forte des médias du monde entier, qui campent depuis dimanche sur le parking
de l’hôpital. Selon Sabine Kehm, attachée de presse, agent et biographe du
pilote, "un homme déguisé en prêtre", sans doute un journaliste, aurait même
tenté mardi de s’approcher de sa chambre. Mais cette information n’a pas été
confirmée par l’hôpital.
Dans l’attente d’éléments nouveaux sur l’état de Michael Schumacher, les
circonstances de l’accident nourrissent des interrogations.
casque "brisé en deux parties"
Selon la direction de la station de Méribel (Savoie) et le parquet
d’Albertville (Savoie), Michael Schumacher a heurté dimanche matin à grande
vitesse un rocher de la tête, en skiant avec son fils Mick dans un secteur
hors piste.
Son casque, qui a été "brisé en deux parties" lors du choc selon une source
proche de l’enquête, n’a pas suffi à le protéger.
Mais d’après Sabine Kehm, Michael Schumacher "n’allait pas vite" au moment
de l’accident. "Apparemment, son casque s’est cassé. Mais cela ne signifie pas
que Michael skiait à grande vitesse", a-t-elle assuré.
D’après elle, Michael Schumacher "a buté sur une pierre en commençant un
virage". "C’était un enchaînement de circonstances malheureuses", a-t-elle dit.
Mme Kehm a aussi affirmé que Michael Schumacher n’était pas seul avec son
fils quand il a chuté, mais avec "un petit groupe d’amis". "Il n’allait pas
vite, parce qu’il semble qu’il avait aidé un ami qui était tombé", a-t-elle
précisé.
Une enquête a été ouverte sur "les circonstances et les causes de
l’accident de ski", selon le parquet d’Albertville. Le choc s’est produit dans
une "zone hors-piste sur laquelle des rochers étaient enfouis en partie, ou en
totalité, sous la neige".
Michael Schumacher est à ce jour le pilote de Formule 1 le plus titré au
monde, devant l’Argentin Juan-Manuel Fangio, avec 7 titres de champion du
monde entre 1994 et 2004 et 91 victoires en Grands Prix.
GRENOBLE, 01 jan 2014 (AFP) - Par Daniel Abelous avec le burau de Lyon
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