Le permis de conduire est devenu subitement un enjeu électoral
Article lu 16101 fois, depuis sa publication le 10/04/2012 à 16:18:33 (longueur : 3516 caractères)
A moins de 2 semaines du premier tour de l’élection présidentielle, des candidats se sont aperçus que le permis de conduire faisait partie des préoccupations des jeunes en âge de voter et ont immédiatement fait part de leurs propositions pour remédier aux difficultés connues de longue date.
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Les jeunes reprochent au permis de revenir trop cher eu égard des moyens financiers dont ils disposent alors qu’ils en ont absolument besoin pour pouvoir répondre à une offre d’emploi ou pour pourvoir utiliser la voiture comme moyen de transport pour se rendre au travail.
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Ensuite, il y a un problème ponctuel, celui des délais pour ceux qui, et ils sont nombreux, n’obtiennent pas le permis du premier coup et qui doivent attendre, selon les régions, parfois 3 à 4 mois avant de pouvoir se représenter.
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En fait, il semble y avoir un manque chronique d’examinateurs, ce qui reste à être vérifié.
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C’est l’occasion de rappeler que du temps du service militaire obligatoire, les jeunes sous les drapeaux pouvaient passer tous les permis, le B mais aussi les permis « poids lourds » et « Transport public des voyageurs » et de s’exercer à la conduite dans le cadre de leur service militaire afin d’acquérir une véritable formation, professionnelle.
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Une fois le service obligatoire supprimé, on aurait pu, sans aller si loin, utiliser les moyens en personnel et en matériel disponibles, pour faire de la formation à la conduite automobile un service public accessible à tous ceux qui en avaient besoin, mais il aurait fallu y penser.
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Actuellement, des candidats à l’élection présidentielle proposent de faire passer l’épreuve du Code de la route aux lycéens, voire de faire passer le permis, comme du temps du service militaire obligatoire, aux jeunes effectuant un service civique.
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Cette solution ne règle pas le problème de ceux qui quittent l’enseignement secondaire sans le moindre diplôme et qui sont les plus vulnérables.
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Les élèves de l’enseignement secondaire apprennent déjà les règles de conduite nécessaires à la conduite d’une mobylette et l’apprentissage du Code de la route et de son passage, une fois le problème du financement des instructeurs et des examinateurs réglés, ne devrait pas poser de problèmes insurmontables.
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Cependant, il faudrait aussi pratiquer l’enseignement du civisme faisant du respect du Code de la route un réflexe inné, acquis pour le restant de la vie qui, aujourd’hui, fait cruellement défaut à bon nombre de conducteurs.
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Il reste ensuite à faire passer l’épreuve pratique, qui implique toujours la préparation en auto-école, pour un coût variable, en fonction du nombre d’heures de conduite nécessaire au passage de l’épreuve.
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D’après ce que l’on croit savoir, le minimum de leçons d’auto-école est de 20 heures, pour passer avec succès l’épreuve pratique de conduite, alors que pour certains, 100 leçons suffisent à peine.
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On peut aussi s’y préparer par la formule de la conduite accompagnée, mais elle n’est pas accessible à tous.
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Le coût du permis se situe au mieux aux alentours de 1 500 euros, mais il peut aussi friser, dans la pire des hypothèses les 10 000 euros.
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Il existe bien des aides ciblées, consenties généralement par des collectivités locales et par des associations en faveur de jeunes sans emplois et des chômeurs, mais elles sont insuffisantes pour faire face aux besoins.
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L’apprentissage approfondi de la conduite reste une nécessité absolue, car on ne peut pas lâcher des conducteurs non formés dans la circulation.