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La Gestion de risques interculturels (Pr Jean-Paul Louisot) Article lu 8692 fois, depuis sa publication le 10/03/2023 à 07:12:36 (longueur : 6407 caractères)
« Les différences culturelles ne devraient pas nous séparer les uns des autres, mais plutôt la diversité culturelle apporte une force collective qui peut profiter à toute l'humanité. » «Le dialogue interculturel est la meilleure garantie d'un monde plus pacifique, plus juste et plus durable. » (Robert Alan Aurthur)
Les concepts « camaléons » d'inter-culturalité, multi-culturalité et trans-culturalité sont trop souvent utilisés sans vraiment questionner leur véritable sens. Les mots « interculturel », « multiculturel », « transculturel », investis avec force par le champ discursif politique, sont entrés dans le vocabulaire courant de plusieurs disciplines (sciences de l'éducation, sciences de la communication, psychologie, philosophie, sociologie, linguistique, etc.) ainsi que de pratiques professionnelles aussi diverses que variées : communication, éducation, santé, social, marketing, risk-management… traduction et interprétation. Et voilà qu'interculturel, multiculturel et transculturel sont des termes employés de plus en plus souvent depuis le début du siècle, aussi bien dans la théorie de la traduction que dans la pratique quotidienne de l'interprétation, pour qualifier les pratiques (professionnelles ou pas) du transfert d'une langue dans une autre censées résoudre les problèmes sociaux et politiques définis comme intrinsèques au contact de personnes et/ou groupes dits de « cultures différentes ».
Le management interculturel est une discipline récente dans le monde universitaire et dans la pratique des organismes. L'intérêt croissant pour cette matière est une conséquence du phénomène de la globalisation dans les entreprises qui date de la dernière décennie du XXe siècle et s'est consolidé ces dernières années.
La culture est l'un des principaux leviers que les gestionnaires de personnel peuvent utiliser pour favoriser l'efficacité organisationnelle. Cependant, compte tenu de la composition diversifiée de la plupart des équipes réparties, la gestion entre les cultures peut être difficile. Pour créer des équipes réparties efficaces, les gestionnaires de personnel doivent naviguer et adapter leurs opérations, leurs modèles organisationnels et même le langage utilisé dans les interactions quotidiennes au travail aux nuances culturelles variables (et parfois invisibles) de leur équipe.
Dans cet article, il s'agit d'éclairer pourquoi la gestion des risques interculturels est importante, ses avantages, ses défis, et comment il est possible de transformer les menaces en opportunités. La gestion interculturelle est la capacité des chefs de file d'apprécier, d'accepter et de respecter les différences et les similitudes culturelles dans la boîte de Pandore qu'est devenu le monde du travail aujourd'hui. Plus important encore, les gestionnaires doivent aborder les modèles organisationnels, les dilemmes et les enjeux sans préjugés culturels, mais avec un esprit ouvert et curieux. Ce faisant, ils comprennent parfaitement les différents points de vue et peuvent aider leur organisme à résoudre les problèmes qui découlent de ces différences.
Les responsables d'équipes multiculturelles doivent comprendre que la façon dont les individus abordent les questions et prennent des décisions varie en fonction de leurs préjugés culturels, de leur expérience et de leurs antécédents dans les mêmes circonstances. La connaissance des différentes approches de résolution de problèmes et de prise de décisions permet aux responsables d'être plus pratiques et empathiques dans leur rôle de leader. Cela est vital pour le succès de toute entreprise. Le monde sans frontières d'aujourd'hui signifie que la culture n'est plus un accompagnement mais le plat de résistance.
Dans un monde interconnecté et global, diriger et gérer avec succès à travers les cultures a de multiples avantages. Tout d'abord, le risque de conflit entre les membres de l'équipe est limité. La compréhension et la gestion des différentes normes sociales minimisent le risque de malentendu, de méfiance et d'irrespect accidentel. Cela s'accompagne d'une meilleure communication entre collègues, d'une confiance accrue, d'un respect accru et, à long terme, de la réussite de tous sur le lieu de travail.
Ensuite, grâce à une meilleure communication, à un respect accru et à la confiance, les équipes peuvent travailler efficacement ensemble. Cela améliore les taux de rétention du personnel et la performance globale.
Enfin, et surtout, les équipes qui ont une bonne dose de conscience culturelle ont tendance à être plus compétitives. L'approche globale de la culture au sein de l'organisme influe également sur la façon dont les salariés traitent les partenaires, clients et fournisseurs. Ils sont plus empathiques et peuvent répondre de façon plus rapide et satisfaisante aux attentes et des partenaires amont et aval. Cela se traduit par un renforcement des liens et une fidélisation de l'ensemble des partenaires.
« Au fur et à mesure que nous progressons dans le chemin interculturel, nous devenons réflectifs sur les habitudes du cœur et de l'esprit et sur la façon dont elles s'expriment dans la vie quotidienne. Nous élaborons des stratégies pour faire face au changement, à la méconnaissance et à l'ambiguïté de façon créative. Nous commençons à réaliser que ce qui est pris comme «bon sens» est vraiment «sens culturel». Notre vie devient plus riche et plus profonde pour avoir rencontré des différences. » (H. Ned Seelye)
Quels sont les défis et les solutions pour la gestion interculturelle ?
« Gardez votre langage. Aimez ses sons, sa modulation, son rythme. Mais essayez de marcher avec des hommes de langues différentes, éloignés des vôtres, qui souhaitent comme vous un monde plus juste et plus humain. » (Don Helder Camara)
À mesure que la société devient plus mobile, internationale et diversifiée, les entreprises font face à un besoin émergent de gestion interculturelle appropriée qui leur permet de gérer les relations entre les collaborateurs. Pour optimiser la performance de tout organisme, il est essentiel d'avoir une « intelligence culturelle », ce qui peut réduire les coûts financiers et optimiser le temps. L'« intelligence culturelle » assure une …
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