Renforcement de la protection passive des centrales nucléaires
Article lu 17166 fois, depuis sa publication le 10/01/2012 à 17:37:50 (longueur : 3217 caractères)
L’alerte a été donnée par des militants de Greenpeace, l’ONG écologiste bien connue, qui ont réussi à s’introduire avec une facilité déroutante dans des centrales nucléaires sensées être hautement protégée.
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La leçon donnée par Greenpeace a été immédiatement enregistrée et bien comprise par les pouvoirs publics, décidées sur le point de renforcer la protection passive des sites nucléaires, comme ce fut le cas, à d’autres époques des raffineries et des stockages de pétrole, à protéger contre des actes de terrorisme et de sabotage.
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Les centrales nucléaires sont des installations à haut risques et, une fois les risques techniques contrôlées, sinon maitrisées au mieux des connaissances du moment, il faut protéger les installations contre les risques venant de l’extérieur.
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Depuis la catastrophe de Fukuyama au Japon on sait que les risques naturels se sont aggravés et qu’il faut mettre à niveau la protection des installations et les moyens d’intervention en cas de sinistre.
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Il faut aussi protéger les installations contre les actions de l’homme, d’où qu’elles viennent et quel qu’en soit la motivation par des sortes de plan « Vigipirate » locaux.
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Dans cet ordre d’idées on sait, depuis l’attentat contre les tours jumelles du Word Trade Center de New York, que le risque peut venir du ciel, dont la protection relève en France des Zones de défense aériennes, placées sous le contrôle de l’Armée de l’air et que l’on n’expose pas, pour des raisons évidentes de sécurité, sur la place publique.
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Or, Greenpeace vient d’attirer l’attention sur la fragilité de la sécurité passive des installations nucléaires contre les risques d’intrusion de groupes hostiles, qu’il reste à réviser et à parfaire.
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Le ministre de l’Intérieur, Claude Géant, s’est immédiatement emparé du problème en annonçant la mise au point d’un plan d’action visant à accroire la sécurité autour des sites nucléaires.
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Il s’agit d’un plan d’action de protection passive à mettre en œuvre et à financer par l’exploitant des centrales, Electricité de France (EDF) dans le cadre d’une convention entre elle et le ministère de l’Intérieur.
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Ce plan comportera un certain nombre de mesures d’ordre matériel comme l’élagage de la végétation pour améliorer la visibilité, des clôtures supplémentaires, voire des fossés, et des caméras de surveillance, déclenchant des alertes sonores.
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EDF mettra en place, à l’intérieur des sites des équipes cynophiles, tandis que la surveillance autour des sites incombera, à la gendarmerie.
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En 2007, déjà suite à une intrusion de militants de Greenpeace dans le centrale de Belleville dans le Cher, le gouvernement avait pris des mesures de sécurité notamment en créant une unité spécifique de gendarmerie, le peloton spécial de protection de la gendarmerie, le PSPG, ce qui n’a pas empêché les dernières intrusions.
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Quoi que l’on fasse, on n’empêchera jamais un groupe hostile, bien préparé et équipé, à pénétrer dans un site quelconque, fut-il nucléaire, d’où l’intérêt de la recommandation formulée par la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, aux exploitants, de renforcer la robustesse des centrales nucléaires, également face à l’action menée par des intrus.