A la recherche des raisons et des conséquences à tirer d’une crue meurtrière
Article lu 9460 fois, depuis sa publication le 25/06/2010 à 09:30:00 (longueur : 3142 caractères)
Plus de 300 millimètres de pluie torrentielle sont tombées en quelques heures sur le Var, que le sol n’a pas pu absorber et dont la soudaineté n’a pas permis aux rivières, dont s’est le rôle, d’évacuer l'eau.
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Il s’agissait d’un épisode météorologique, peut être inhabituel pour la saison, mais que les météorologistes connaissent bien, des masses d’air chaud qui se chargent d’humidité au dessus de la Méditerranée et éclatent en pluies torrentielles au dessus de la côte.
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Ces épisodes qui n’ont rien d’inhabituel s’appellent « cévenols » du nom de l’arrière pays nîmois, où ils sont fréquents.
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Quoi qu’il en soit, les experts du Bureau de recherches géologiques et minières, le BRGM, étudieront la dynamique exacte des dégâts causés dans le Var.
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La première question qui vient à l’esprit concerne la prévision et l’alerte ponctuelle qui aurait du protéger la population, avant d’aborder celle de la prévention des risques d’inondation sur le long terme.
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Selon le responsable local de l’unité de Météo-France. « on sait prévoir les épisodes cévenols à l’échelon de la région, mais localement, dans les départements, c’est beaucoup plus difficile ; c’est à la limite de l’art du prévisionniste ».
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Il a précisé que, cette fois-ci, le risque météorologique, évalué d’après la carte de vigilance mise en place après la tempête de 1999, s’appuyant sur l’historique des données et des dégâts causés par les épisodes météorologiques violents de ces dernières années, avait été évalué orange, voire presque rouge.
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Si fort des évènements dramatiques qui ont eu lieu, le principe de précaution devait conduire à l’avenir à la multiplication des alertes rouges qui, en fin de compte n’auront pas du avoir lieu, cet excès de prudence risque de produire un effet inverse à celui escompté, en démobilisant la vigilance de la population, même si l’alerte rouge, pour une fois, était fondée.
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Espérons, qu’il deviendra possible d’affiner, dans un avenir prochain, les prévisions météorologiques de manière à pouvoir les situer au plus près possible, au plan territorial.
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Cependant, le temps est souvent capricieux et il arrive de pleuvoir d’un côté d’une place ou d’un boulevard et rester sec en face.
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L’ensemble du territoire français fait l’objet d’un vaste Plan de prévention des risques d’inondation le PPRI, qu’aucune commune ne peut ignorer.
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Dans son dossier sur les risques majeurs dans le Var la préfecture du département avait alerté les pouvoirs publics sur le classement en zone inondable d’une très large part du territoire de l’agglomération de Draguignan et aussi celui d’autres communes.
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Si aujourd’hui, on ne devrait plus délivrer de permis de construire nouveaux dans les zones à risques, comment pour-ton corriger le passé ?
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Draguignan est construit dans une cuvette et en cas de précipitations importantes, il pouvait y avoir une légère monté de la rivière Nartuby qui traverse l’agglomération, mais la dernière crue de l’importance de celle qui vient de se produire remonte à 1827.
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Aujourd’hui, la prudence s’impose du fait du changement climatique en cours, dont on ignore les effets à venir.