Les compagnies pétrolières réévaluent leurs normes de sécurité
Article lu 9990 fois, depuis sa publication le 22/06/2010 à 09:00:00 (longueur : 2968 caractères)
Il est plus que vraisemblable que tous les grands groupes pétroliers, impliqués dans des opérations de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures en mer, alertés par les déboires de BP dans le golfe du Mexique, revoient actuellement, en toute urgence, mais avec la discrétion qui s’impose, leurs systèmes de sécurité.
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Jusqu’à présent, ils se sont effectivement fait discret et, sauf à évoquer pour certains la solidarité de la profession envers leur malheureux concurrent, par contre aucun n’a commenté l’évènement.
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Tous les groupes ont connus des « incidents » qui se sont plus ou moins bien terminés, en frisant parfois la catastrophe, et ils savent qu’aucun d’eux n'est à l’abri d’un accident comme celui que vient de connaître la plate-forme Deepwater Horizon opérée par BP.
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Les « incidents » sont le lot quotidien des exploitants, d’où la nécessité absolue de disposer sur les installations d’équipements de sécurité automatiques fiables, qui permettent de les maîtriser avant toute intervention extérieurs, pour laquelle il peut déjà être trop tard.
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Dans ce domaine plus que dans tout autre, le relâchement de la sécurité risque de s’avérer fatal.
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Au Brésil, la catastrophe qui s’est déclenchée dans le golfe du Mexique est suivie de très près, car ce pays est conscient d’être exposé, du fait de ses exploitations pétrolières présentes et futures en mer, à un risque d’accident similaire.
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L’Agence nationale du pétrole, l’ANP, qui est le régulateur officiel du Brésil, a envoyé aux opérateurs pétroliers, juste après l’explosion, un questionnaire destiné à faire le point sur la qualité de leurs équipements et l’adéquation de leurs procédures de sécurité, notamment en très haute mer.
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La découverte, en 2006 de gisements en eaux très profondes, à plus de 7000 mètres à ouvert une nouvelle ère d’exploitation pétrolière au Brésil.
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Jusqu’à présent la compagnie nationale Penobas exploitait un gisement à une profondeur de prés de 1900 mètres, ce qui constitue déjà un record mondial, et qui a conduit la directrice de l’ANP de parler, a propos des récentes découvertes, de nouveau paradigme.
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En effet d’autres découvertes sont venue s’y ajouter, le tout situe à 300 km des côtes, du pays, ce qui ne facilite pas leur exploitation, mais qui devraient faire, à terme, du Brésil le 4ème producteur mondiale de pétrole.
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Pour revenir au présent, le service de presse de Shell a admis « Aujourd’hui, personne ne peut dire, ça n’arrivera jamais » en ajoutant « Il y aura certainement un avant et un après Dcepwater Horizon ».
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Il vise certainement la réaction des gouvernements et en particulier celle de l’administration américaine qui prévoit déjà une fois le puit en éruption placé sous contrôle, qu’il faudra des années pour en effacer les traces.
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De toute manière l'ère du pétrole est, pour toutes sortes de raison, vouée au déclin, et la catastrophe écologique présente pourrait en sonner le glas, plus rapidement qu’attendu.