Toujours dans l’attente d’un modèle viable pour Autolib
Article lu 11103 fois, depuis sa publication le 27/04/2010 à 09:30:00 (longueur : 3706 caractères)
Le projet Autolib, celui des véhicules électriques, en libre service dans une grande capitale, en l’occurrence à Paris, est encore à la recherche de son modèle d’exploitation, en sachant que , s’il voit le jour, qu'il s’agira d’une première mondiale, donc des plâtres à essuyer.
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Pourtant les candidats décidés à relever le défi ne manquent pas, puisque quatre consortiums sélectionnés par le syndicat mixte Autolib déposeront dans quelques semaines leur dossier de candidature.
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Ces consortiums, composés de groupes privés et de groupes publiques, familiarisés avec la gestion de véhicule de location et les transports de voyageurs, seront confrontés à de nombreux défis, le principal étant de trouver une solution économiquement viable, avant d’avoir épuisé, pour celui dont la candidature sera retenu, les capitaux qu’il compte y affecter.
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La première difficulté à vaincre est celle de trouver des véhicules électriques fiables, qui n’existent pas encore, à un coût d’achat et d’exploitation compatible avec un tarif de location attractif, pour fidéliser un maximum d’utilisateurs.
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On sait seulement que le consortium retenu bénéficiera, pour faire face aux premiers investissements, d’une subvention de 70 millions d’euros, pour la réalisation des stations et le rechargement des batteries.
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Il est certain que les premiers jours, tous les automobilistes voudront tester des véhicules électriques qu’ils ne connaissent pas, avant de voir si la location en libre service correspond à leur besoin et fonctionne à leur satisfaction.
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C’est à ce niveau qu’apparait la grande difficulté d’exploitation, que même l’exploitant des Vélib, alors qu’il s’agit de vélos faciles à embarquer en quantité sur une plateforme de camions, n’a pas encore réussi à résoudre définitivement, c’est la mise à en place des véhicules aux stations où ils sont attendus et la libération des places pour les retours.
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Le client doit pouvoir laisser la voiture, en fin de trajet, dans l’une des futures stations et trouver dans une autre, le moment venu celle dont il a besoin, or on voit mal l’exploitant recruter une cohorte de chauffeurs chargée de déplacer les véhicule, ou faire circuler en ville des transports de voitures.
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Pourtant, il faudra bien désengorger certaines stations et en regarnir d’autres, en utilisant des logiciels qui permettent de prévoir, avec un maximum de certitudes, la couverture des besoins de la clientèle, aux différentes heures de la journée.
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Connaître les besoins est important, mais encore faut-il être en mesure de les satisfaire à l’instant T.
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Par ailleurs, il y a le problème des vols et des actes de vandalisme ce qui pose celui du fonctionnement des 1400 stations à implanter en Ile de France.
Peut-on les laisser en libre service intégral, comme les stations des Vélib, où faut-il prévoir un service d’accueil, alors que les loueurs traditionnels sont, pour leur activité de location de courte durée dans les aérodromes, les gares à la recherche de solutions innovantes pour réduire les formalités de location.
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Pour la seule surveillance des stations, on pourrait s’en remettre aux caméras et aux GPS pour localiser les voitures volées ou non restituées.
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Tous les candidats pensent rentabilité leur activité, en sachant par des exemples à l’étranger, qui se rapprochent du libre service, sans aller aussi loin que le projet Autolib, qu’il faut opter pour des solutions aussi simples que possible et que le résultat dépend du nombre de clients et de voitures à mettre en service.
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A cet égard le projet Autolib est basé sur 3 000 voitures et 1 400 stations, sans citer le taux de rotation des véhicules, autrement dit le nombre d’utilisateurs attendus.