Le gouvernement toujours opposé à la légalisation de l’euthanasie
Article lu 8411 fois, depuis sa publication le 26/01/2011 à 09:15:00 (longueur : 2204 caractères)
Alors que ce débat semblait être clos, tout au moins pour un certain temps, depuis le vote, en 2005, de la loi sur la fin de vie, dite loi Leonetti, du nom de son promoteur, il remonte à la surface au Sénat.
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En effet, contrairement à la volonté du gouvernement, la commission des Affaires sociales du Sénat a adopté une proposition de loi, né de la fusion de trois propositions parlementaires distinctes, légalisant l’euthanasie et qui doit faire l’objet d’un examen en séance plénière de cette assemblée.
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Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, en charge de défendre la position du gouvernement a immédiatement fait connaître son opposition à la légalisation de l’euthanasie, en prônant l’application de la loi Leonetti, prévoyant notamment le développement des soins palliatifs.
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Cependant, il se trouve que le Docteur Leonetti vient de reconnaitre que la loi de 2005, qui organise l’accompagnent des malades en fin de vie, n’est pas appliquée et que les soins palliatifs, faute de moyens, ne bénéficient qu’à un patient sur cinq.
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L’Ordre des médecins réaffirme de son côté son opposition à l’assistance médicalisée à mourir, ce qui explique la non application de la loi de 2005 qui en est une approche, sans toutefois modifier les dispositions du Code pénal, qui en font un crime.
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Il prône le développement des structures de soins palliatifs qui, selon l’Association pour le droit de mourir dans la dignité ne sont accessibles qu’à 20% des personnes qui devraient pouvoir en bénéficier, comme l’affirme le Docteur Leonetti.
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Le Premier ministre, François Fillon plaide pour un dialogue serein et un débat responsable en se demandant si la société est en mesure de légiférer pour s’accorder le droit de donner la mort, tout en ajoutant que cette limite ne doit pas être franchie.
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Bien que la proposition de loi n’a aucune chance de passer, en relaçant ce débat, la Commission sénatoriale a ouvert la boîte de Pandore et pour la refermer, tout au moins pour un certain temps, le gouvernement devra consacrer des moyens supplémentaires, malgré les restrictions budgétaires, aux soins palliatifs.
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Entre temps, ce sont les malades en fin de vie et leurs familles qui en bénéficieront.