A la recherche d’une solution pour lutter contre la somnolence au volant
Article lu 11845 fois, depuis sa publication le 07/10/2010 à 09:45:00 (longueur : 4359 caractères)
Cette question vient d’être soulevée par l’Association des sociétés françaises d’autoroute, l’Asfa, qui affirme que sur leur réseau, un décès sur trois serait dû à l’assouplissement du conducteur, soit en 2009, 50 morts sur 151 sur autoroute.
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Pour l’Asfa la somnolence au volant devrait être réprimée, en rappelant, par la voix de son président Pierre Coppey, une estimation qui avait été communiquée en 2008 à la suite d’une toute première étude sur la question, mais qui, au grand dam des responsables d’autoroutes, est restée sans suite.
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La nouvelle demande de l’Asfa vient d’être évoquée, au cours d’une réunion entre Michèle Merli, déléguée interministérielle à la sécurité routiére et les représentants de celle-ci.
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La mise œuvre d’une répression préventive semble toutefois compliquée, sinon impossible, car la tendance à l’endormissement ne se mesure pas, comme le taux d’alcool dans le sang, tout au plus pourrait-on contrôler la prise de certains médicaments.
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On sait que certains médicaments sont incompatibles avec la conduite automobile et l’utilisation de machines dangereuse, bien que signalé sur les emballages, cependant les contre-indications ne sont pas toujours respectées.
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Les responsables d’autoroutes connaissent bien les comportements des conducteurs qui attestent un état d’assoupissement, comme la trajectoire zigzagante d’un véhicule ou le franchissement de bandes blanches d’arrêt d’urgence.
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Ils réclament, pour le franchissement des bandes blanches et le non-respect des voies neutralisées, la perte de 6 points et non plus d’un seul point.
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Par contre on doit être moins affirmatif en cas de non-respect des distances de sécurité, qui peut être aussi bien une attitude délibérée, condamnable en soi, que le signe d’un début de somnolence au volant.
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Par ailleurs, l’Asfa s’interroge sur le bienfondé de l’usage des régulateurs de vitesse qui bloquent la voiture à une allure précise et qui contribuent ainsi à la somnolence du conducteur.
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Cependant, bon nombre de conducteurs constatent que les régulateurs de vitesse, adaptés aux longues routes américaines, le sont nettement moins sur notre réseau et ne les utilisent pratiquement pas.
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Mais sans utiliser le régulateur, le conducteur sans y prêter attention, peut avoir le pied un peu lourd sur l'accélérateur quelques instants et se faire flasher !
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Par contre, il ne faut pas les confondre avec les l’imitateurs de vitesse, permettant d’éviter le dépassement, par inattention de la vitesse autorisée, si elle est affichée en permanence, correctement.
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Pour Pierre Philip, professeur au CHU de Bordeaux, où il dirige la clinique du sommeil, en étant aussi responsable d’une équipe travaillant sur le sommeil au CNRS, il est important de mesurer le risque d’endormissent signalé par Asfa, alors qu’il est totalement ignoré à ce jour.
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Pour ce spécialiste du sommeil, il existe en France de nombreuses structures spécialisées sur le sommeil, ainsi que des traitements efficace contre la somnolence, mais qui s’adressent, semble-il, qu’aux personnes souffrant de somnolences chroniques.
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Par contre la solution serait de lancer des campagnes d’information comme pour l’alcool et la drogue, pour indiquer aux conducteurs les traitements préventifs à prendre, lorsqu’ils se sentent exposés à un risque de somnolence.
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Le professeur Philip cite le cas de capitaines de soirée, qui n’ont pas consommés de boissons alcoolisée pour pouvoir ramener des amis à la sortie du night-club et qui se sont endormis au volant.
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On peut imposer des heures de repos aux chauffeurs professionnels, sans savoir s’ils ne les occupent pas à d’autres activités, par contre les autres conducteurs restent libres de leur temps.