Une offre en trompe l'œil

Les laboratoires Servier se sont dits prêts à allouer 20 millions d’euros à un fonds d’indemnisation spécifiques pour les victimes du Mediator « dans l’intérêt des patients et en dehors de toute reconnaissance de responsabilité ».



Ils proposent d’intervenir en complément des procédures existantes « afin que les patients ne pouvant entrer dans le cadre de la procédure d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI, Oniam) puissent aussi bénéficier d’une procédure simple et rapide permettant une indemnisation ».



Par ailleurs, le groupe pharmaceutique a souligné « Les laboratoires Servier ont rappelé qu’ils assumeront leurs responsabilités » ceci mérite d’être précisé.



Pour le moment, l’affaire prend une tout autre tournure et on ne s’oriente pas vers un « accident médical non fautif » de la nature de ceux indemnisables par l’Oniam.



La justice été saisie de nombreuses plaintes et a ordonné des expertises médicales pour déterminer les liens entre la prise de Mediator et certaines de maladies cardiaques.



On a appris que le président du laboratoire, Jacques Servier a été interrogé dans le cadre de l’enquête préliminaire menée par le parquet de Paris et que plusieurs cadres du groupe pharmaceutique ont été auditionnés par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et la santé publique.



Jacques Servier fait aussi l’objet d’une citation directe pour « tromperie aggravée » devant le tribunal de grande instance de Nanterre.



Ce genre d’affaires part toujours en trombe et ensuite, il faut laisser à la justice le temps de l’instruire, ce qui laisse pendant le problème de l’indemnisation des victimes.



Le gouvernement a immédiatement annoncé, la création d’un fonds d’indemnisation des victimes, en précisant ensuite qu’il faudra un certain temps sa mise en place, alors qu’il faut surtout trouver le moyen de l’alimenter.



Pour le moment, il y a les 20 millions d’euros offerts par Servier.