Du droit de commenter les décisions de justice
Article lu 9105 fois, depuis sa publication le 14/02/2011 à 08:59:15 (longueur : 1669 caractères)
Lorsque l’on demande à un homme politique, en délicatesse avec la justice, ce qu’il pense de son affaire, il répond invariablement, avant le rendu de la décision « je fais confiance à la justice de mon pays, » même s’il n’en pense pas le premier mot.
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Une fois la décision connue, si elle ne lui pas favorable, lui-même et surtout son avocat, encore revêtu de sa toge, se répandent, sur les marches du palais, en critiques acerbes contre une décision qualifié par eux d’injuste, d’inexplicable et d’inique. #
Contrairement à ce que l’on peut penser, il n’est pas interdit, en droit de commenter une décision de justice, ce qui est sanctionné par le Code pénal c’est le fait de jeter publiquement le discrédit sur un acte ou une décision de justice, par paroles, écrits ou images, à condition que le discrédit soit de « nature à porter atteinte à l’autorité de la justice et de son indépendance. »
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On ne peut être que surpris par la réaction du gouvernement français à propos de l’affaire Florence Cassez, suffisamment connue pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en évoquer les détails ici, suite au rejet de son recours en cassation contre sa condamnation au Mexique à 60 ans de prison, pour complicité d’enlèvement.
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La ministre des Affaires Etrangères, Michèle Alliot-Marie a déclaré sur une chaine de télévision publique être choquée par cette décision, pour elle « c’est un véritable déni de justice » en qualifiant de « décision inique » le rejet du recours de Florence Cassez.
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Cette déclaration commence par avoir des conséquences sur le plan diplomatique mais, en tout cas, elle ne sert pas les intérêts de notre compatriote, en prison depuis plus de 5 ans.