Huit des douze réacteurs nucléaires à l'arrêt ont reçu l'autorisation de redémarrer

L'autorité de sûreté nucléaire, l'ASN vient de donner à EDF le feu vert au redémarrage de 8 des 12 réacteurs nucléaires concernés, potentiellement, par des anomalies de fabrication découvertes au printemps 2015.

La position du président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet est clair et net à cet égard :
« On considère que le redémarrage des réacteurs concernés par des excès de carbone des générateurs de vapeur peut être envisagé moyennant un certain nombre de vérifications, réacteur par réacteur » ce qui a été fait.

12 centrales avaient été mises à l'arrêt sur les 18 pouvant être concernés par le même défaut dont 6 construits à l'usine d'Areva au Creusot et les autres par JCFC au Japon.

Ce défaut consiste dans un excès de carbone dans le métal entrant dans la structure des générateurs à vapeur, de nature à les fragiliser.

A Flamanville, ce sont la cuve et le couvercle du réacteur qui sont concernés par ce défaut, ce qui a déclenché les contrôles des réacteurs en service.

Ainsi, en juin 2016, l'ASN avait demandé à EDF de mener des essais sur les générateurs à vapeur équipant 18 réacteurs, pouvant être affectés par le même défaut.

Aujourd'hui, la question, c'est focalisé sur les 12 réacteurs construits au Japon dont 4 doivent être contrôlés et devront encore être mis, prochainement, à cet effet, à l'arrêt.

Par contre, les six générateurs de vapeur, forgés par Areva au Creusot, après contrôle, ont été considérés comme ne posant pas de problème en termes de sûreté.

Les contrôles exigés par l'ASN ont contraint GDF à revoir à la baisse ses prévisions annuelles le 3 novembre dernier et ce pour la deuxième fois en quelques semaines.

RTE, sa filiale qui gère la distribution de l'électricité avait prévenu que la sécurité d'approvisionnement électrique de l'hiver 2016-2017 s'annonçait plus délicat à assurer que lors des hivers précédents, en raison d'une disponibilité historiquement bas du parc nucléaire.

Depuis, les réacteurs déjà contrôlés doivent redémarrer le 31 décembre et EDF a prévu d'arrêter les 4 autres réacteurs qui doivent encore être contrôlés d'ici la mi-janvier, notamment Fessenheim 1, dont la production fera défaut.

Certes, c'est une bonne nouvelle, car avec 18 réacteurs à l'arrêt, l'approvisionnement en électricité de la France était véritablement compromis en dépendant d'une manière trop importante des importations, dont la perspective avait immédiatement déclenché une hausse considérable des prix, sans nous garantir une fourniture suffisante.

La situation est toute autre avec seulement 4 réacteurs à l'arrêt sur 58.

Quoi qu'il en soit, cette « mésaventure » doit nous donner à réfléchir en montrant les limites du nucléaire, alors que le réchauffement atmosphérique condamne le recours aux énergies fossiles et que les énergies renouvelables, le solaire comme l'éolien ne peuvent pas assurer, par nature, une fourniture continue.

La solution passe par une réduction de la demande d'énergie, ce qui est possible dans de nombreux domaines, à commencer par le bât, mais il faut du temps pour la mise en œuvre.