Pour l'OMS, Le virus Ebola représente une urgence de santé publique
Article lu 30035 fois, depuis sa publication le 05/09/2014 à 08:26:06 (longueur : 3707 caractères)
Au terme d'une réflexion approfondie, l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, vient de décréter que le virus Ebola représentait désormais « une urgence de santé publique », en précisant, « de portée mondiale ».
L'Ebola est une infection virale découverte en 1976 en République démocratique du Congo, ex Zaïre, qui provoque une fièvre hémorragique et touche actuellement l'Afrique de l'Ouest ,le Libéria, le Sierra Leone, la Guinée, le Nigeria et d'autres pays limitrophes se sentent menacés.
Pour la directrice de Médecin sans frontières, Joanne Liu, l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest se repend et la situation se détériore plus vite que notre capacité d'y faire face, en mettant en avant la «totale défaillance des infrastructures ».
A son avis, l'ampleur de l'épidémie est largement sous-évaluée, un diagnostique partagé par l'OMS qui coordonne une augmentation massive de la réponse internationale, avec le soutien individuel de divers pays, des agences de contrôle des maladies et des agences appartenant aux Nations unies.
Selon le dernier bilan connu de l'OMS, 932 personnes en sont mortes depuis mars 2014, sur 1 711 cas recensés, en sachant que l'épidémie actuelle représente plus de la moitié de l'ensemble des victimes du virus Ebola depuis 1976, soit depuis trente-huit ans.
Le virus Ebola est plus fatal que celui d'autres épidémies, effectivement son taux de létalité varie, selon les statistiques de l'OMS, entre 25 et 90 %, avec une moyenne de 54 %, notamment contre, 2% pour le choléra, avec des pointes de 30%, car il n'existe pas, actuellement, de traitement reconnu, contre lui.
Son taux de transmission est également plus élevé que celui d'autres maladies infectieuses, ce qui se traduit par un grand nombre de soignants infectés par le virus. Rappelons qu'il n'existe, actuellement, aucun vaccin permettant de se protéger du virus Ebola.
Des recherches sont en cours, et l'OMS vient d'avaliser le recours à des traitements et vaccins expérimentaux, non encore évalués chez l'homme. Officiellement, 3 soignants ont été soigné avec des traitement expéritaux. Deux ont été guéris, mais le troisième est décédé (mais il semble que celui-ci avait d'importants antécédent médicaux affaiblissant sont organisme).
Cette décision fait suite aux conclusions unanimes d'un panel de douze experts en éthique médicale et, dans la foulée, le Canada annonçait faire don de 800 à 1 000 doses de vaccins expérimentaux, qu'il a développé dans ses laboratoires publics.
C'est l'ampleur actuelle de l'épidémie qui a motivé, sur le plan éthique, l'autorisation du recours à des médicaments et vaccins qui n'ont jamais été testés chez l'homme et qui n'ont donc pas pu être évalués selon les règles appropriés.
Cependant, pour le Docteur Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l'OMS ce n'est pas une première, en rappelant le cas de médicaments anticancéreux, aux effets secondaires importants, qui avaient été donnés à des enfants.
Les produits concernés par le feu vert de l'OMS sont de trois types, de produits dérivés du sang de convalescents, c'est le cas du Zmapp, comportant des anticorps, des antiviraux testés chez des primates et enfin des vaccins qui devraient faire l'objet de premiers essais chez l'homme à la fin de septembre.
Pour le Dr Kieny , les résultats préliminaires pourraient être disponibles à la fin de l'année.
La directrice de Médecin, sans frontières, Joanne Liu, déplore le climat de peur générale qui règne actuellement dans les zones touchées et pense que l'épidémie va continuer pendant au moins six mois.
Ce diagnostic est partagé par l'OMS, dont le personnel sur place estime que son ampleur est largement sous-évaluées.