L'état d'urgence mondial face au Zika a été levé mais il laisse des séquelles

Le Zika est une maladie grave et les personnes touchées sont marquées à vie. Le Brésil a été particulièrement touché.

Pour le directeur exécutif du programme de gestion des situations d'urgence sanitaire de l'Organisation mondiale de la Santé, l'OMS, Petre Salam, « Nous aurons besoin de plusieurs années pour résoudre le problème. »

L'OMS estime que l'épidémie une fois passée devient un combat de moyen et de long terme, depuis que le lien entre le virus Zika et la naissance de bébés microcéphales, né sans cerveau est maintenant scientifiquement établi.

Cependant, selon l'OMS, la priorité est de trouver un vaccin, pour éviter le retour, toujours possible du virus, non endormi définitivement, pas plus que les moustiques Aèdes égypti, dont les piqûres qui le transmettent.

La fin de l'état d'urgence est contestée au Brésil où l'on considère que le nombre de cas potentiels est encore énorme, que l'alerte reste maximale et où l'on redoute une baisse des donations dont le Brésil, qui traverse une grave crise économique et budgétaire, a besoin.

Parmi les 71 pays affectés par l'épidémie de Zika, le Brésil reste le plus touché, avec plus de 2 000 bébés atteints de microcéphalie, un chiffre sans doute sous-estimé en raison de la difficulté à diagnostiquer la maladie, asymptomatique dans 80 % des cas.

La naissance d'enfants microcéphales se poursuit à un rythme inquiétant bien les contaminations aient été ralenties par la saison hivernale dans l'hémisphère sud, mais maintenant elles risquent de reprendre.

Au Brésil, un pays profondément religieux où l'avortement n'est autorisé qu'en cas de viol, les appels du gouvernement incitant les femmes à reporter leur grossesse n'ont guère été suivies d'effet et le virus progresse notamment en direction de Sao Paulo, la ville la plus peuplée du pays.

Le malheur veut que dans les quartiers les plus populaires et insalubres, devenues de véritables pouponnières pour les moustiques, les femmes démunies accouchent d'enfants microcéphales qui requièrent un suivi permanent qu'elles sont incapables d'assumer, ce qui fait que le Brésil a besoin d'aides internationales, pour y faire face.

La microcéphalie n'est pas la seule conséquence du Zika, sauf qu'elle est la conséquence la plus visible, d'autres lésions sur les nouveau-nés ont été mises en évidence par la médecine.

Ainsi, sur cinquante-sept grossesses suivies, vingt ont donné naissance à des enfants bien que dotés d'un périmètre crânien normal, mais souffrant de surdité, de kystes au cerveau, de défaut de rétines ou d'inflammation des artères cérébrales.

D'autres dommages pourraient être détectés à plus long terme, au moment de l'apprentissage de la parole ou de la marche.

Comme on le constate, beaucoup d'inconnus planent encore sur le virus et si son principal vecteur est le moustique Aèdes Egypti, la transmission par relations sexuelles a été constatée dans quelques cas.

Une étude révélée lors du séminaire annuel de l'American Association of Pharmaceutical Scientists, mentionne aussi le risque de transmission, par le biais de plaies ou de seringues, d'un virus hautement contagieux.

La solution passe par la mise au point d'un vaccin espéré pour 2018.