Par votation populaire les Suisses disent NON à une sortie rapide du nucléaire

Les électeurs consultés le 27 novembre à l'initiative des écologistes ont répondu NON à 52,2 % à la question claire et nette qui leur était posée, relative à une sortie anticipée du nucléaire.

La Suisse utilise l'énergie nucléaire pour produire de l'électricité depuis 1969.

En 2012, elle comptait 5 réacteurs dans 4 centrales qui ont fourni plus de 26 000 GW, représentant 41,3 % de l'électricité produite.

La participation à cette votation a été de 44 % et le texte proposait de limiter à 45 ans la dure de vie des centrales.

Les électeurs n'ont pas été sensibles aux arguments des écologistes, qui estimaient qu'il était urgent d'arrêter les centrales vieillissantes pour éviter les risques d'accident.

L'arrêt des installations aurait conduit à augmenter les importations d'énergie venue de l'étranger, notamment des énergies fossiles mises à la charge de Suisse, en alourdissant son bilan carbone, car le fait d'importer de l'électricité produit en Allemagne dans des centrales thermiques fonctionnant aux lignites, n'est pas neutre.

Pour les observateurs, les Suisses ont voté avec la tête plutôt qu'avec les tripes, dans la réalité ils ont montré simplement qu'ils souhaitent une sortie ordonnée et pas une débandade.

Notons, même sans avoir de centrales nucléaires, la Suisse n'est pas à l'abri des retombées d'accidents qui surviendraient en Europe.

La Suisse, du fait de sa situation géographique dispose d'une importante capacité hydraulique, mais est tributaire des importations d'électricité des pays voisins, notamment de l'Allemagne et de la France pour couvrir ses besoins.

Après la Seconde Guerre mondiale, la Suisse tente de développer son propre programme nucléaire civil étendu au militaire durant la guerre froide, qu'elle abandonna en 1988.

Le 23 septembre 1990, le peuple rejette une première initiative populaire en vue de l'abandon du nucléaire avec 52,9 % de non et accepte un moratoire de 10 ans avec 54,5 % de oui qui aboutit au gel de nouvelles autorisations, confirmé par une autre votation le 18 mai 2003.

Ceci montre que les Suisses n'ont pas peur du nucléaire, pourtant, à la suite de l'accident de Fukushima, le Conseil Fédéral annonce le 25 mai 2011 la sortie progressive du nucléaire pour 2034, décision confirmer par le Parlement le 28 septembre tout en n'interdisant pas cette technologie et en décidant la poursuite de la recherche sur le nucléaire.

Peu avant, le 15 novembre 2010, l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire l'IFSN a déclaré adéquats 3 sites proposés pour la construction de trois nouvelles centrales nucléaires, le type de réacteur restant à choisir.

Le texte des verts a été refusé mais la sortie du nucléaire reste programmée et aucun projet de construction de nouvelles centrales nucléaires n'est prévu.

Un premier réacteur, mis en service en 1972 sera débranché fin 2019 par son exploitant alors que la plus ancienne centrale commerciale au monde, mise en service en 1969 est actuellement arrêtée, en attendant une décision de l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire pour sa remise en service.

Quoi qu'il en soit, la question du démantèlement du parc nucléaire vieillissant fait déjà débat et a été soulevée dans la presse.

La dimension technique ne semble pas devoir poser de problème, celui-ci se pose au sujet de l'évaluation du budget et surtout la question du traitement et du stockage des déchets.