Les perspectives de développement de la géothermie en France

La géothermie est sous nos pieds et ne demande qu'à être exploitée, c'est la chaleur de la terre.

Plus la profondeur est grande, plus la chaleur est élevée, elle augmente de 3,3 degrés tous les 100 mètres, mais ces valeurs peuvent être nettement supérieures dans des zones instables.

La géothermie est la seule énergie renouvelable qui peut à la fois produire de la chaleur et de l'électricité.

Plus concrètement, il existe trois types de géothermies, classés selon leur température, qui elle-même dépend de la profondeur de son bassin d'origine.

La géothermie très basse température provient de réservoirs situés à moins de 100 mètres, dont les eaux ont une température inférieure à 30 degrés, que l'on utilise pour le chauffage et la climatisation grâce à de simples pompes à chaleur.

Elle est présente un peu partout dans le monde et il est possible de la capter et de transformer la chaleur emmagasinée dans les couches superficielles du sous-sol à quelques mètres de profondeur pour le confort des habitations, elle est à la portée de tout le monde.

La géothermie basse énergie utilise des aquifères à des températures comprises entre 30 et 100 degrés, que l'on exploite dans des réseaux de chaleur pour le chauffage urbain ou dans le cadre de procédés industriels.

Elle est présente dans de nombreuses régions du globe et, pour ce qui est de la France, on en trouve principalement dans le Bassin parisien et aussi en Aquitaine.

La géothermie moyenne et haute énergie, jusqu'à 250 degrés est directement utilisée dans des turbines pour produire de l'électricité.

On la trouve dans les bassins sédimentaires allant de 2 000 à 4 000 mètres, voire plus profonds.

La France joue un rôle de pionnier dans le développement de la géothermie dans plusieurs domaines, d'abord avec un réservoir dans le Bassin parisien, le Dogger, qui présente la plus grande densité au monde d'opérations de géothermie en fonctionnement.

Il alimente les réseaux de chaleur de l'habitat collectif, le chauffage et la climatisation d'entreprises, des serres, pisciculture, notamment et de l'habitat individuel par la technique du doubler, et ce depuis 1967 avec un réseau qui ne cesse de se développer depuis.

Une autre application est la production d'électricité en Guadeloupe, avec « Bouillante 1 » ouverte en 1986, constituée d'un puits unique à 350 m de profondeur, qui couvre 3 % de la consommation d'électricité de l'île.

Puis, « Bouillante 2 », ouverte en 2004 et constitué de 3 puits, situés entre 1000 et 1150 mètres qui ouvrent 6 % de la consommation locale.

Cependant, l'initiative qui mérite d'être signalée dans ce cadre est le Projet européen de centrale électrique à Soultz en Alsace, un projet de dimension mondiale dont l'objectif est d'exploiter la chaleur des roches chaudes située à 5 000 mètres de profondeur, pour produire de l'électricité.

Il s'agit d'un pilote scientifique qui est le premier site au monde dit EGS pour Enhanced Geothermal System, a avoir été raccordé au réseau électrique, depuis 2008 après 22 années de recherche, animées à égale hauteur par la France et par l'Allemagne, avec le concours financier de l'Union européenne.

D'ailleurs, on parle depuis de la Centrale EGS de Soults-sous-Forêts en Alsace et non plus de pilote.

Pour être complet, il faut aussi parler de l'Islande qui veut être « un guide et un modèle » dans le domaine de la géothermie, en raison de sa situation géographique privilégiée à cet égard.

Après s'être remise de la terrible crise financière de 2008 qui a vu son système bancaire s'effondrer, l'Islande mise sur le développement des énergies renouvelables, en comptant exporter son modèle de développement en la matière.

A Reykajavik, la capitale, 90 % des foyers sont chauffés grâce à la géothermie, qui produit aussi une électricité peu chère, qui permet d'alimenter les serres pour la culture des légumes et la pisciculture.

Au plan politique l'Islande fait partie de l'espace Schengen, mais elle n'envisage pas d'adhérer à l'Union européenne, tout en pratiquant une collaboration économique et culturelle rapprochée avec celle-ci.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef