Inondations Var: avec le retour à la normale commence l’évaluation des dégâts
Article lu 26627 fois, depuis sa publication le 21/01/2014 à 17:41:17 (longueur : 4494 caractères)
Alors que la situation revenait progressivement à la normale mardi dans les zones inondées samedi et dimanche dans le Var, les autorités commençaient à procéder, petit à petit, à l’évaluation des dégâts.
Plus aucune zone n’est inondée, et seules deux familles de quatre personnes ont encore été hébergées dans la nuit de lundi à mardi dans des centres d’accueil d’urgence, a indiqué la préfecture du Var. Toutes les autres personnes ont pu être accueillies par des proches.
Au total, plus de 1.500 personnes ont été évacuées et plus de 600 accueillies dans des centres d’hébergement dimanche lors des intempéries qui ont touché le département.
Deux zones ont été particulièrement concernées par l’épisode pluvio-orageux du week-end et pansaient leurs plaies mardi.
Celle de l’Est-Var, sur le bassin versant de l’Argens, où les cumuls ont été importants dans la journée de dimanche et entraîné la submersion de la basse vallée de ce fleuve, une région vouée à l’agriculture et au tourisme.
Et celle de Hyères, La Londe, Le Lavandou, qui a vécu un épisode orageux isolé mais violent dimanche matin, survenu après deux jours de pluies, entraînant des crues importantes, notamment de la rivière Maravenne, qui a dévasté un quartier de La Londe.
Une route était d’ailleurs encore coupée, sauf pour les secours et les riverains, entre Pierrefeu et La Londe.
Dans les quartiers sinistrés, le nettoyage et le déblaiement continuaient mardi dans cette zone.
"Tout le monde s’active, les habitants, les employés municipaux, les pompiers et les militaires de la protection civile nettoient et évacuent", témoignait le maire de Hyères, Jacques Politi, qui se trouvait mardi matin dans le quartier de l’Oratoire.
Le maire, qui a reçu un coup de téléphone de Nicolas Sarkozy "qui lui témoigne tout son soutien", indiquait mardi que "sur les 14.000 hectares de sa commune, 2.300 (avaient) été impactés, ainsi que 800 habitations, soit 2.000 personnes.
Les polices municipale et nationale, ainsi que la gendarmerie, ont organisé, comme elles le font systématiquement lors de ce genre d’évènements, des patrouilles préventives pour éviter les pillages dans les zones sinistrées, sans que la préfecture ait été alertée d’actes de malvaillances jusqu’ici.
Cellule de crise et guichet unique
"Ce sont 500 personnes (agents communaux, sapeurs-pompiers, membres des comités feu de forêts) qui sont mobilisés pour les opérations de nettoyage dans les quartiers inondés", indiquait sur son site internet la mairie de La Londe.
Un engin de levage a par ailleurs commencé à travailler sur le port de plaisance Maravenne sur la même commune, où une quarantaine de bateaux, dont 23 ont coulé, restaient enchevêtrés.
Les professionnels touchés par les crues procédaient eux aussi à une première évaluation des dégâts, un bilan qui ne sera pas disponible avant quelques jours.
La CCI du Var était en train de mettre en place un "guichet unique" (regroupant divers organismes : Urssaf, RSI, chambres consulaires, etc.) pour les entreprises sinistrées, guichet qui devrait être opérationnel mercredi matin.
"Les zones les plus lourdement touchées sont celle de Hyères/La-Londe/Bormes, et l’Est Var", a précisé à l’AFP une porte-parole.
Parmi les professionnels qui ont subi des dommages, on comptait notamment des campings, des métiers de l’industrie hôtelière et des agriculteurs.
La chambre d’agriculture du département a d’ailleurs "réactivé" sa "cellule de crise". "On pense qu’a priori, l’horticulture est la filière la plus durement touchée", expliquait, prudente, une porte-parole de la chambre.
"La plaine agricole (de Hyères) a été partculièrement touchée", a confirmé M. Politi, qui indique avoir fait une demande de calamité agricole.
Stéphane Morféa, président de la FDSEA Maures-Esterel et maraîcher dans le Val d’Argens, déplorait, fataliste, cette nouvelle inondation après celles de 2010 et 2011, qui ont durement touché cette zone.
"Plus que les dégâts, c’est l’incertitude", regrette-t-il. "En 2010, on nous a dit que c’était exceptionnel, en 2011 aussi. Que vont-ils nous dire en 2014? Quand les exceptions se succèdent, ce n’en sont plus", a-t-il poursuivi.
Le préfet du Var tenait toute la journée de mardi "une série de réunions de travail pour organiser et faciliter le retour à la normale avec l’ensemble des acteurs varois". Un point de presse est prévu à 18H00.
TOULON, 21 jan 2014 (AFP) - Par Thibault LE GRAND