La bicyclette part à la conquête des villes françaises

Le vélo comme on dit communément est un instrument de loisir, mais aussi, un instrument de spectacle, quand on pense aux foules qui se déplacent à l'occasion du Tour de France et il est sur le point de conquérir les villes françaises, comme moyen de transport.

Les Français peuvent suivre l'exemple des Pays-Bas où tout est organisé, pour faire des habitants des usagers des deux roues, d'abord c'est un pays plat où tout est fait pour inscrire l'usage du vélo dans le paysage.

La dernière initiative du gouvernement est la création d'une indemnité kilométrique versée aux salariés qui pédalent entre leur domicile et leur lieu de travail qui seront indemnisés à hauteur de 25 centimes par kilomètre, décidé dans le cadre de la loi sur la transition énergétique.

Cette indemnité pourra être cumulée avec la prise en charge des abonnements de transports collectifs, à condition que le vélo ne soit utilisé sur la même partie du trajet.

Ceci permet à un salarié de se rendre à vélo à la gare la plus proche de son domicile, au lieu de prendre la voiture.

Autant le vélo est agréable par beau temps, autant il est pénible lorsqu'il pleut ou qu'il vente.

Un problème que connaissent tous les possesseurs de vélos qui habitent en appartement en ville est celui de garer leur engin, si leur immeuble ne dispose ni local ou courette à cet effet.

On rencontre des cyclistes montant leur vélo chez eux, par l'escalier ou dans l'ascenseur, mais ce n'est pas une solution pérenne.

Des emplacements pour garer les vélos existent, mais ils sont peu nombreux et pas réellement sécurisés.

La solution de notre siècle est le partage, par la mise à la disposition du public de vélos en libre-service, c'est une solution courageuse en raison des actes de malveillance auxquels ces engins sont exposés, ce et qui augmentent le coût d'exploitations et il est totalement contre-indiqué dans certains quartiers.

C'est la solution du Vélib adoptée par Paris et copiée par d'autres grandes villes depuis.

Ce sont des engins solides et lourds, d'un usage peu attrayant pour monter les côtes, qui les faits échapper à la convoitise des voleurs et où l'on s'aperçoit que Paris est loin d'être une ville aussi plate.

Pour cette raison, les Vélib disponibles en bas d'une montée ont peu de chance de trouver des amateurs.

Prendre un vélo dans une station, le déposer dans un autre est devenu un système de location en libre-service simple à utiliser, 24 heures sur 24 et 7 jour sur 7.

Pour assurer leur disponibilité et la possibilité de les restituer sans problème, l'exploitant doit assurer leur déplacement, dans la journée, en fonction de la demande.

Dans la circulation des grandes villes, les vélos prennent l'avantage sur les voitures, mais pas sur les motos et les scooters, qui ont conservé encore la faveur des coursiers.

Selon un rapport publie en novembre dernier par l'Institut pour les politiques de transport et de développement en collaboration avec l'Université de Californie de Los Angeles, l'augmentation radicale, à l'échelle mondiale de l'utilisation du vélo en ville ferait économiser globalement à la société 24 000 milliards de dollars.

Les économies à réaliser par les villes portent par exemple sur les besoins de places de parking.

Plus difficile à chiffrer sont les économies directes imputables aux dommages évités par la diminution des émissions de CO2, du fait de la substitution du vélo à la voiture en ville.

Selon les auteurs de l'étude, ce type de transfert est soutenu par la fermeture de certaines rues aux voitures le week-end.

Plus les villes sont denses, mieux on se déplace à vélo, mais aussi à pieds, toutefois ce sont des moyens de déplacement sur lesquels on a encore peu de données statistiques.

Dans ces citées, de nouveaux types de deux roues sont en plein essor, les planches à roulettes (skate-board) et les trottinettes, utiles sur de courtes distances, on les rencontre souvent sur les trottoirs au grand dam des piétons.

La Banque mondiale lance des programmes pour étudier l'impact réel de ces types de déplacement en étudiant notamment les problèmes de livraison.

A Sao Paolo, la création de 400 km de pistes cyclables a permis une amélioration des livraisons à vélo dans cette mégalopole brésilienne.

Ce sont 500 coursiers qui pédalent, face aux 200 000 coursiers sur motos, nettement plus chers.

Les villes étalées coûtent deux fois plus chères que les urbanisations denses avec ses économies plus importantes grâce au vélo.

Des villes comme Paris dérogent aux règles de la circulation en faveur des vélos dont peuvent être victimes les cyclistes eux-mêmes, mais aussi les piétons, qui n'y sont pour rien.

Il est trop tôt pour porter un jugement.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef