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L’ONU veut une société exempte de tout abus de drogues

L'ONU veut une société exempte de tout abus de drogues

Article lu 26314 fois, depuis sa publication le 13/05/2016 à 07:47:43 (longueur : 4691 caractères)


La session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU d'avril 2016, qui vient de se tenir à New York, marque un tournant dans l'approche de la politique des stupéfiants.

Le projet de résolution, préparé dès le mois de mars, reflète la nouvelle politique « anti-drogue » proposée aux Etats membres de l'ONU, sans savoir si ce document non contraignant, demeurera à l'état de déclaration formelle ou s'il sera mis en pratique par beaucoup des 193 Etats membres.

Dans un contexte d'un bilan de plus en plus critiqué du plan d'action 2009-2019, qui fait la part belle au tout répressif, le projet de résolution soumis au vote de l'Assemblée présente des inflexions notables, en faisant plus de place au sanitaire et au social.

Il fait, non plus référence à un « monde sans drogue » jugé utopique, mais fait référence à une « société exempte de tout abus de drogue » et défend des politiques et mesures judiciaires « proportionnées » et prône les mesures visant à réduire au minimum les conséquences néfastes de l'abus de drogues sur la santé publique et la société.

C'est un changement radical dans le sillage de la guerre à la drogue préconisé au début des années 1970 par le président américain de l'époque, Richard Nixon, qui avait fait adopter lors d'une précédente session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU en 1998, le slogan « Un monde sans drogue, nous pouvons y arriver ».

Pour tenter d'y parvenir, les dépenses se sont envolées, on les évalue actuellement à 1 000 milliards de dollars par an, à l'échelle mondiale, dont environ 50 milliards pour les Etats-Unis.

Pendant ce temps, le narcotrafic planétaire génère un chiffre d'affaires de 300 milliards de dollars par an et ni l'offre, ni la demande ont été réduites.

Cette politique a échoué, notamment au plan sanitaire en favorisant l'infection par le virus VIII et les virus des hépatites.

Dans beaucoup de pays, le gouvernement et la société civile ont compris que le slogan « Un monde sans drogue » n'est ni utile, ni réaliste, juge le directeur du programme international de réduction des risques de l'Open Society Fondation, créé aux Etat Unis par George Soros.

Certains pays expérimentent de nouvelles approches et l'Uruguay a été le premier pays au monde, en 2013, à légaliser la production, la distribution et la consommation de cannabis, dans le but de contrôler le marché et de le soustraire au crime organisé.

Aux Etats-Unis, le Colorado et l'Etat de Washington, à ne pas confondre avec le district fédéral, Washington D.C. ont mis en place une politique publique et de régulation du marché et d'autres Etats et pays, notamment le Canada, étudient la question.

En Europe, le Portugal a décriminalisé la consommation de cannabis.
Dans un autre registre, la Suisse a été pionnière, dès 1986, en matière d'expérimentation de salles d'injection sous contrôle médical de stupéfiants durs et une dizaine d'autres pays européens disposent de tels sites et d'autres, dont la France, avancent dans cette direction.

La position défendue par la France à l'ONU par Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les conduites addictives, la Mildeca est à l'image de la politique menée depuis 2012, c'est-à-dire prudence et pragmatisme.

A New-York, la position de la France est la recherche d'une approche globale et équilibrée, reposant à la fois sur la prévention, la répression et les soins, en mettant en avant le lancement d'un projet pilote en juin 2015, au tribunal de Bobigny, près de Paris, afin de permettre à plus d'une quarantaine de délinquants toxicomanes ou alcooliques récidivistes de suivre un programme thérapeutique intensif au lieu de purger une peine de prison.

Elle pourra aussi expliquer comment le réseau des consultations « jeunes consommateurs », qui gère 540 points de consultations, cherche aujourd'hui à aller davantage à la rencontre des adolescents, pour gagner en efficacité.

Cependant, le cadre juridique reste la loi de 1970 qui prohibe l'usage des stupéfiants et qui a fait la preuve de son inefficacité, notamment dans le domaine du cannabis en sachant qu'un jeune de 17 ans sur deux a déjà expérimenté et que près d'un sur dix fume régulièrement des joints, selon les derniers chiffres de l'Observatoire Français des drogues et des toxicomanies.

En mars dernier, le rapport de l'Organe international de contrôle des stupéfiants, qui veille à la mise en œuvre des traités internationaux, invitait à réexaminer les politiques et les pratiques, d'où l'intérêt à suivre les effets de la nouvelle ligne préconisée par l'ONU.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef



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