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De plus en plus de Français espèrent une légalisation de l’euthanasie

De plus en plus de Français espèrent une légalisation de l'euthanasie

Article lu 28164 fois, depuis sa publication le 12/12/2014 à 07:41:07 (longueur : 4898 caractères)


Ils sont aujourd'hui 78 % qui disent vouloir choisir le moment de leur mort, ou tout au moins mourir sans souffrir, ni physiquement, ni moralement.

Ils n'étaient que 50 % à le vouloir, plus ou moins confusément, au moment où François Hollande l'a promis, durant la campagne présidentielle, à ceux qui voulaient bien l'entendre.

Il a promis « Une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité » mais sans prononcer le mot « euthanasie » pour ne pas perdre les voix de ceux qui y sont viscéralement opposés, il faut peser ses mots, pour être élu.

Cela fait deux ans et demi qu'il a été élu et pris les fonctions de président de la République, sans amorcer la réforme attendue, qui devrait commencer par un grand débat public.

Il s'est contenté, sans aller plus loin, de demander divers avis, sans engager le débat public qui aurait permis aux Français de s'exprimer.

Cependant, à y regarder de plus près, la loi Leonneti de 2005 relative aux droits des malades et la fin de vie permet de répondre, pour l'essentiel à cette demande.

Elle permet de mettre fin à la vie de personnes atteintes d'une maladie incurables, sans souffrir, si elle est correctement appliquée, ce qui, aux dires même de son rédacteur, Jean Leonetti, est encore rarement le cas.

Une personne pour laquelle la médecine ne peut plus rien, a droit au bénéfice des soins palliatifs, en attendant de mourir, sans souffrance.

En conséquence, les médecins doivent stopper leur traitement, l'obstination déraisonnable, autrement dit l'acharnement thérapeutique est interdit depuis la loi de 2005 sur la fin de vie, aux proches du patient de l'exiger, si celui-ci ne peut plus s'exprimer.

Les médecins sont autorisés à leur administrer les drogues en quantité nécessaires pour calmer leur douleur, même au risque d'abréger leur fin de vie, sans s'exposer à des poursuites pénales.

Comme on le voit, la Loi Leonetti permet de répondre aux situations douloureuses en fin de vie, sauf à répondre à une demande de suicide assisté, ce qui est toujours formellement interdit.

En décembre 2012, un rapport remis au président de la République par le professeur Didier Sicard envisage la possibilité d'un geste médical pour abréger les souffrances du patient en fin de vie, tout en rejetant l'idée d'autoriser l'euthanasie active, c'est-à-dire l'administration d'une substance létale, au malade, pour le faire mourir.

Sur le fonds, son rapport ne va pas plus loin que la loi sur la de fin de vie de 2005.

Actuellement, deux députés Alain Claeys et Jean Leonetti, préparent un nouveau texte de projet de loi, destiné à être présenté au vote du parlement.

Ce projet vise à développer la médecine palliative qui manque toujours de moyens humains et matériels suffisants et de mieux organiser le recueil et la prise en compte des directives anticipées.

Il définit également les conditions et les circonstances précises dans lesquelles l'apaisement des souffrances peut conduire à abréger la vie, dans le respect de l'autonomie de la personne, sans exposer les soignants à des poursuites pénales, ce qu'ils craignent aujourd'hui et bloque la juste application de la loi actuelle.

On sait que près de 8 personnes sur 10 sont en faveur de l'euthanasie passive, qui consiste à laisser mourir, alors que l'euthanasie active suppose un acte volontaire, l'administration d'une potion létale par un médecin, qui en a à sa disposition.

Rappelons que le suicide assisté consiste à fournir uniquement au malade la substance létale qui mettra fin à ses jours, mais en lui laissant l'initiative, hors de sa vue, de l'absorber, à son gré ou non.

C'est la forme de l'euthanasie pratiquée dans quelques cantons Suisses, où la loi tolère le suicide assisté, mais pas l'euthanasie.

Des cas particuliers comme celui de Vincent Lambert, soumis par son épouse à la Cour européenne des droits de l'homme, illustrent la difficulté du corps médical à décider, face à la famille, mais aussi celle du législateur, de dire le droit.

Alors que Vincent Lambert est, à la suite d'un accident de la circulation dans un état végétatif irréversible, seuls les parents demandent son maintien en vie, alors que l'équipe médicale, en accord avec son épouse avait décidé, à l'issue d'une procédure collégiale prévue par la loi Leonetti, de le laisser mourir, en arrêtant les soins qui le maintiennent en vie.

Les parents ont saisi, à deux reprises, le tribunal administratif, pour s'opposer à cette décision et ont obtenu, chaque fois, la suspension de la décision médicale, d'arrêter les soins.

C'est finalement son épouse, qui a saisi la Cour européenne des droits de l'homme, pour en terminer et qui devrait avoir le dernier mot.

Cette affaire douloureuse, certes hors normes, peut expliquer, sans le justifier, le retard apporté à légiférer dans ce domaine, sensible et délicat.

Erik Kauf
Rédacteur en Chef



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